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Le bénéfice de HSBC s’est effondré en 2016


photo AFP

Les incertitudes liées au Brexit et à l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis sont au nombre des facteurs qui ont provoqué l’effondrement du bénéfice de HSBC en 2016.

Le géant bancaire a annoncé mardi un résultat net part du groupe de 1,299 milliard de dollars, en chute de 90% par rapport à 2015, quand il était ressorti à 12,572 milliards de dollars.

« Nous soulignons le risque que le populisme impacte les choix politiques lors des prochaines élections européennes, que de possibles mesures protectionnistes de la nouvelle administration américaine impactent le commerce mondial et les incertitudes qui attendent le Royaume-Uni et l’Union européenne au moment d’entrer dans les négociations du Brexit », a déclaré dans un communiqué le président du groupe, Douglas Flint.

M. Flint a notamment souligné l’importance d’un accord de régulation financière à l’échelle de la planète afin d’éviter une possible « fragmentation de l’architecture mondiale des régulations » alors que les décisions du nouveau président américain inquiètent.

Début février, Donald Trump a signé deux directives sonnant l’hallali de la réglementation financière élaborée après la crise financière de 2008, et ce afin de déréguler l’économie américaine pour favoriser Wall Street. Certains observateurs redoutent que ces mesures ne désavantagent les banques européennes et asiatiques face à leurs concurrentes américaines.

HSBC a par ailleurs annoncé mardi une perte avant impôt de 3,45 milliards de dollars au quatrième trimestre. Sur l’ensemble de l’année, le bénéfice ajusté avant impôt a reculé de 62% à 7,1 milliards de dollars.

Relocalisation à Paris

Dickie Wong, directeur de recherches à Kingston Securities, a estimé que les résultats de HSBC étaient le reflet du changement de l’environnement géopolitique, après le référendum sur le Brexit et l’élection de M. Trump.

Le titre du groupe a terminé mardi la journée à la Bourse de Hong Kong sur une baisse de 5%. A Londres, il cédait 6,5% à 664,90 pence vers 12 heures.

Dans le communiqué publié mardi, M. Flint explique que les bouleversements de l’année 2016 ont généré des « conditions volatiles sur les marchés financiers ». Il a confirmé dans ce communiqué à la Bourse de Hong Kong que le Brexit pourrait profiter à la place financière parisienne.

« Le plan de contingence actuel suggère que nous pourrions relocaliser 1.000 postes de Londres à Paris, progressivement sur les deux prochaines années, selon l’avancée des négociations », a-t-il dit.

Les groupes comme HSBC redoutent que la sortie de l’UE ne génère à l’avenir pour les groupes britanniques des difficultés à pénétrer le marché européen.

HSBC précise en outre que le processus visant à désigner un successeur à M. Flint reste « dans les temps ». L’objectif est de le faire dans le courant de l’année.

Ébranlée par divers scandales et des résultats financiers décevants, la banque HSBC avait annoncé en juin 2015 qu’elle se séparait de près de 50.000 employés dans le cadre d’un plan de restructuration planétaire, incluant la vente de ses activités au Brésil et en Turquie.

HSBC a annoncé mardi le rachat d’actions pour un milliard de dollars, après avoir déjà racheté en 2016 2,5 milliards de dollars de titres financés pour partie par la vente de ses opérations brésiliennes en 2016.

« Je pense que leur processus de réduction des coûts est dans les temps », a déclaré à l’AFP Jackson Wong, analyste chez Huarong International Securities. « C’est quelque chose qui est encourageant. »

Le Quotidien / AFP