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Le Bayern adore Vincent Thill


L'avenir de Vincent Thill est-il au Bayern Munich ? (Photo Julien Garroy)

Convoité par de nombreux clubs, le grand espoir luxembourgeois Vincent Thill (16 ans) est dans le viseur du Bayern, qui a avancé sur le dossier il y a deux semaines à Munich.

Vincent Thill est un joueur du FC Metz. Cela devrait être une information anodine, car on parle d’un adolescent qui, le 9 février 2015, signait un contrat de cinq ans avec son club formateur (trois comme apprenti, deux à définir). Mais la fulgurance de la progression de Thill, combinée à sa cote sur le marché européen, garantit déjà une chose : dans cinq ans, le gaucher, qui a fêté sa première sélection chez les A il y a huit jours contre la Bosnie (0-3, entrée à la 69 e minute), sera très loin des bords de la Moselle.

La carrière de ce que le Luxembourg considère légitimement comme son plus grand espoir depuis une éternité (voire deux ou trois) pourrait même prendre une autre dimension dès cet été. Ce n’est pas une extrapolation de l’intérêt non dissimulé des plus gros calibres européens.

Récemment, les rumeurs sont devenues des choses très concrètes. Jeudi 17 mars, au lendemain de l’exploit en Ligue des champions du Bayern Munich face à la Juventus Turin (4-2 ap), l’agent Michael Becker effectuait un vol aller-retour Luxembourg – Munich dans la journée. Il n’a pas fait le déplacement pour débriefer sur le match de Robert Lewandowski et ses petits copains. Une source indique que ce voyage aurait permis de «ficeler le dossier». Rien ne peut le prouver aujourd’hui, mais il est avéré qu’Uli Hoeness, qui vient de sortir de prison mais reste l’un des trois gros décideurs du club bavarois avec Franz Beckenbauer et Karl-Heinz Rummenigge, a montré un intérêt sur le dossier Thill depuis près de six mois.

En général, Michael Becker ne se déplace pas pour rien. Et au Bayern, son nom est devenu très rassurant depuis que l’agent a permis de faire signer Michael Ballack en 2002.

Du côté de la famille Thill, on est très clair. «Vincent est un joueur du FC Metz. Il n’est ni au Bayern, ni au Barça, ni où vous voulez», résume Serge, le père. Il faut comprendre le fait que Serge puisse avoir la volonté de synthétiser cette histoire. En six mois, les clins d’œil de gros clubs et d’agents ont été multipliés à l’infini.

Si le Bayern est le plus gros poisson dont la démarche est concrète, Hoffenheim, propriété du milliardaire Dietmar Hopp, est sur le coup depuis longtemps. Soyons clair : le club allemand présente des infrastructures un peu plus sexy que celles du FC Metz. Et le projet est lui aussi excitant.

Metz veut-il décrocher le jackpot ?

Hoffenheim aurait déjà proposé un projet sur le (très) long terme, qui court sur pas loin d’une décennie. En gros : «Viens chez nous, nous savons que notre club n’est pas assez gros pour ton talent, mais nous te garantissons qu’il sera un tremplin idéal.» Dans le package proposé par Hoffenheim, il y aurait un entraîneur personnel uniquement au service de Vincent Thill et la certitude que le club ne lui mettrait aucun bâton dans les roues le jour où un départ s’imposera. Pour illustrer sa proposition, le club a évoqué le cas de Firmino, recruté très tôt au Brésil, qui a tranquillement fait ses gammes dans le Bade-Wurtemberg et qui crève l’écran cette saison à Liverpool.

L’Espagne (FC Barcelone, Atlético Madrid…) et l’Angleterre sont aussi sur le coup. Un gros club dont le nom n’a pas filtré (Chelsea ?) cherchait à savoir sur quelle pelouse Vincent Thill jouerait ce week-end. Ce sera à Haguenau avec les U17 du FC Metz. Il ne faut pas occulter cette réalité. Thill a de l’or dans les pieds, mais son quotidien est encore loin des paillettes. Ou plus très loin, si l’on en croit ce que plusieurs sources évoquaient vendredi : Carlos Freitas, directeur sportif du club grenat, désirerait vendre ce que le centre de formation messin présente comme l’un des plus grands talents de son histoire. Inutile de préciser que le calibre des clubs sensibles au potentiel du Luxembourgeois va décupler «l’appétit» du FC Metz. Car même si le club n’est pas vendeur, il pourrait bien le devenir à coups d’arguments financiers.

Matthieu Pécot