L’Autriche va rétablir dans les prochaines heures les contrôles à ses frontières, au lendemain d’une décision similaire de l’Allemagne, afin de faire face à l’afflux de migrants et de réfugiés, a annoncé lundi à Bruxelles sa ministre de l’Intérieur, Johanna Mikl-Leitner.
« Nous allons procéder comme l’Allemagne, à savoir que les contrôles provisoires aux frontières sont autorisés dans le cadre de Schengen et que nous allons donc les introduire », a-t-elle déclaré, peu avant une réunion extraordinaire des ministres européens de l’Intérieur.
Vienne est en voie d’informer la Commission européenne de sa décision, a précisé la ministre, en affirmant que les contrôles seraient mis en oeuvre « dès que possible directement à la frontière austro-hongroise ». « Nous n’avons pas reçu de notification formelle, ce n’est pas encore le cas », a affirmé à la mi-journée Natasha Bertaud, une porte-parole de l’exécutif européen.
L’Autriche accueille actuellement sur son sol environ 18 000 réfugiés, a précisé la ministre.
L’Allemagne a décidé dimanche de réintroduire des contrôles à ses frontières pour « contenir » l’afflux de réfugiés qu’elle affirme ne plus être en mesure d’accueillir, après leur avoir ouvert grand ses portes. Berlin a toutefois souligné lundi que le rétablissement des contrôles ne signifiait pas que l’Allemagne fermait ses frontières aux demandeurs d’asile et à ceux réclamant le statut de réfugiés.
Aux termes de l’accord de Schengen, qui a instauré la libre circulation chère à l’UE, la réintroduction temporaire de contrôles frontaliers entre les Etats membres est « une possibilité exceptionnelle explicitement prévue et régulée » en cas de situation de crise.
Ces contrôles, exceptionnels et temporaires, doivent être justifiés par une « menace grave pour la sécurité » ou des « défaillances graves aux frontières extérieures, susceptibles de mettre en danger le fonctionnement global de l’espace Schengen », selon la Commission.
AFP/M.R.