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L’appel des Pays-Bas pour un Joachim « soulagé »


Aurélien Joachim s'est faufilé au dernier moment pour échapper à l'air vicié de Burton. On lui souhaite de trouver mieux. (photo Mélanie Map's)

Libéré définitivement par Burton, Aurélien Joachim est libre de s’engager hors période officielle de mercato. Et il lorgne déjà sur les Pays-Bas pour rebondir.

L’expérience anglaise a vécu. Torpillé par son manque de temps de jeu et par le fait que son club est allé en démarcher d’autres mais en demandant de l’argent pour un prêt, il a coupé l’herbe sous le pied de son Luxembourgeois, qui n’avait de facto plus aucune chance de trouver une solution sur l’Île. Retour forcé sur le continent, donc.

À l’heure où vous lisez ces lignes, Aurélien Joachim est peut-être déjà dans l’avion du retour. Soulagé lundi par un accord trouvé avec son président pour rompre son contrat et le laisser totalement libre, il a réglé tout ce qu’il devait régler, soldé ses comptes, bouclé ses valises et tiré un trait sur une nouvelle aventure terminée en eau de boudin, comme celle qui l’avait conduit à Sofia la saison passée.C’est peu dire que le meilleur buteur des Roud Léiwen est soulagé. Par deux fois la semaine dernière, son coach, Nigel Clough, avait été pris un flagrant délit de snobisme  : mené au score en déplacement lors de deux rencontres, le leader de League One avait choisi de se contenter de deux remplacements, faisant mine d’ignorer qu’il avait un buteur sur le banc de touche en la personne de Joachim. « Quand on en arrive à ça, cela ne sert plus à rien d’insister », reconnaît Joachim, amer.

La séparation a donc été consentie des deux côtés, entre adultes, avec les petites phrases d’usage qui font bien dans les médias et ne discréditent personne. «Il n’a eu que des opportunités limitées ici, a indiqué sur le site du club un Nigel Clough qui fait mine d’oublier que c’est beaucoup de sa faute. Il va maintenant avoir l’opportunité de chercher un autre club en Europe. Nous lui souhaitons le meilleur.» Le meilleur donc, mais loin de Burton si possible…

Ce n’est qu’une galère de plus…

Au moins, le Luxembourgeois ne s’en plaindra pas. Il a pu au passage en profiter pour mesurer l’étendue de sa cote de popularité auprès des clubs du top 5 grand-ducal, qui l’ont appelé pour se renseigner sur ses intentions. Ce n’est pas une grande nouvelle (elle est même plutôt très logique), mais elle l’incite forcément, à 29  ans, à se poser la question de l’avenir.

Car sur ses quatre saisons professionnelles, il a collectionné plus de galères que de bonheur  : relégations avec Willem II et Waalwijk, faillite avec Sofia, banc voire tribune à Burton. Joachim veut-il continuer à ce rythme ou tourner la page? On va vite le savoir  : l’option qu’il prendra dans les prochains jours voire dans les prochaines semaines en dira long sur ses envies.

Lundi, l’Union Saint-Gilloise, club de D2 belge dont il était assez proche il y a deux semaines, a passé son tour, recrutant un attaquant local. Et Joachim a lui-même mis fin aux rumeurs indiquant qu’il pourrait rebondir en Angleterre, au sein d’un club encore plus petit que Burton, dans le cadre d’un contrat de six mois avec l’assurance de pouvoir jouer  : les Brewers, en demandant de l’argent pour le prêt d’un garçon qui manquait de temps de jeu, lui ont suffisamment savonné la planche pour qu’il se décide à rentrer sur le continent.

Il faut dire que son agent néerlandais lui a juré tout de go que le fait qu’il soit désormais totalement libre allait grandement lui faciliter la tâche dans ses démarches. Déjà, au niveau du timing, tout le monde est gagnant  : « Vu que je suis totalement dégagé de mon contrat désormais, je peux m’engager quand je veux, où je veux. Je suis donc soulagé. »

Soulagé et pas tant en panne de solutions qu’il veut bien le faire croire, puisque le garçon, qui a inscrit 17  buts en pros, a selon nos informations déjà quelques pistes. Brûlantes? Le simple fait qu’il prenne la liberté d’avouer, comme ça, l’air de rien, qu’« aux Pays-Bas, il existe la possibilité de recruter trois joueurs libres par club dans le courant du mois de février » est largement suffisant, théoriquement, pour mettre la puce à l’oreille.

Un rendez-vous dès demain

Et de fait, Joachim aura déjà un rendez-vous assez important dès mercredi avec un club batave, dans un pays où il n’a pas laissé que de mauvais souvenirs  : planter six buts avec Willem II et six autres avec Waalwijk, au sein d’équipes qui jouaient leur survie parmi l’élite, plantent suffisamment bien le personnage, même si ses choix de carrière, dans la foulée de ses débuts professionnels, ont été malheureux.

Reste à savoir vers quel genre de challenge sa cote de popularité néerlandaise pourrait le conduire. Joachim ne cache pas que ce sera pour un contrat, si possible, à long terme, si le challenge en vaut la peine. De six mois seulement, le temps de retrouver des sensations, s’il n’est pas à la hauteur. On ne pourra cependant pas s’empêcher d’y voir, au cas où la deuxième option s’impose, un laps de temps nécessaire à la réflexion. Celle d’un garçon qui, il y a 48  heures, en avait fondamentalement « marre » et se demandait en ne plaisantant qu’à moitié si cela valait « la peine de continuer ».

Julien Mollereau