Le 11 août 2007, David R., en détention préventive au centre pénitentiaire de Luxembourg était décédé moins d’une semaine après y avoir été transféré depuis l’hôpital du Kirchberg. Le médecin psychiatre qui, à l’époque, avait prescrit de la méthadone au détenu par téléphone, sans l’avoir vu, était poursuivi pour homicide involontaire. Il a été acquitté, ce jeudi matin.
Douze mois de prison avec sursis, c’est la peine que le parquet avait requise contre le prévenu, âgé de 63 ans. Il lui reprochait, notamment, d’avoir prescrit par téléphone au détenu, en date du 8 août 2007, une dose quotidienne de 30 mg de méthadone. Il s’agit d’un traitement indiqué dans le cadre du sevrage à l’héroïne, mais potentiellement contre-indiqué, voire mortel, pour une personne non-dépendante et par conséquent non-tolérante.
«Aucun examen médical n’a été effectué. Il fallait l’examiner», avait souligné la représentante du parquet dans son réquisitoire. Le détenu de 39 ans était décédé le 11 août 2007 par asphyxie. Pour le parquet, il s’agissait d’une intoxication par médicaments.
Ce n’était pas la première fois au tribunal
Dans sa plaidoirie, la défense du prévenu avait demandé l’acquittement de son mandant et plaidé que ce dernier n’avait commis aucune faute. Alors qu’il se trouvait en congés, l’infirmière psychiatrique l’avait appelé par téléphone pour lui faire part des troubles, liés au manque, du détenu en question. Il avait donc prescrit une dose quotidienne de 30 mg de méthadone.
L’avocat remarquait, par ailleurs, qu’à l’époque, son mandant était le seul psychiatre travaillant à plein temps au centre pénitentiaire. Il était seulement épaulé d’un deuxième psychiatre engagé à mi-temps, ce qui était largement insuffisant pour le suivi de quelque 700 détenus.
En acquittant l’ancien psychiatre de Schrassig de l’homicide involontaire, le tribunal n’a pas suivi les réquisitions du parquet. Ce n’est pas la première fois que le psychiatre se retrouvait devant le tribunal. Dans une affaire similaire, le prévenu avait bénéficié, il y a quelques années, d’un non-lieu.
Fabienne Armborst