Bertrand Delanoë, ancien maire PS de Paris, a apporté mercredi son soutien à la candidature d’Emmanuel Macron à la présidentielle, à la fois par conviction politique et pour faire barrage au Front national.
« Le candidat qui se rapproche le plus de mes convictions de socialiste, réformiste, Européen, réaliste, c’est Emmanuel Macron », a déclaré Bertrand Delanoë au micro de France Inter, appelant à « donner le maximum de force au premier tour au candidat qui peut battre Mme Le Pen ».
L’ancien maire socialiste de Paris, qui n’avait jusqu’ici pris position dans la campagne, a confié avoir « le sentiment que la France court un danger majeur ». « Peut être que dans deux mois l’idéologie et les méthodes de l’extrême droite dirigeront la France, ça me hante », a-t-il avancé pour expliquer son appel. « Je n’appartiens pas à En Marche, je n’appartiens pas à l’équipe d’Emmanuel Macron, je l’aiderai dans la liberté », a cependant prévenu Bertrand Delanoë qui s’est défendu de briguer un poste.
Il prend ainsi ses distances avec l’actuelle maire de Paris Anne Hidalgo, « une femme libre », juge-t-il, qui elle soutient le candidat PS Benoît Hamon et dont l’inimitié à l’égard d’Emmanuel Macron est notoire. « Ce n’est pas un candidat de gauche », a-t-elle encore affirmé mardi, jugeant son programme « très proche de celui de François Fillon sur beaucoup d’aspects ».
Le programme de Hamon jugé « dangereux »
« Je ne dirai jamais de mal de la personne de Benoît Hamon. Je suis ami avec lui depuis bien plus longtemps que je ne connais Emmanuel Macron », a encore précisé Bertrand Delanoë. Il a cependant qualifié le programme du candidat PS de « dangereux parce qu’il ne rassemble pas la gauche et parce qu’il est philosophiquement, dans le rapport au travail, dans le rapport à l’Europe (…), pas en mesure de produire du progrès social ». « L’avantage du programme d’Emmanuel Macron, c’est qu’il est sérieux et crédible sur le plan économique et donc il rend possible des progrès sociaux (…) que ce soit sur la protection des chômeurs, sur les minima sociaux, sur la protection des plus faibles », a-t-il défendu. « Il y a beaucoup de mesures qui ne sont peut-être pas aussi à gauche que je le voudrais chez Emmanuel Macron, sauf que lui (…) il se donne les moyens de les réaliser. »
« Ça fait 45 ans que j’appartiens au Parti socialiste », a rappelé l’ancien maire, assurant rester « fidèle » à son parti, mais a également appelé le PS « comme la droite républicaine » à « se poser des questions et à se reconstruire de manière courageuse et honnête ».
Le Quotidien/AFP