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L’Allemagne menace de passer par un vote pour la répartition des migrants


Des migrants et réfugiés marchent vers la frontière avec la Croatie, le 17 septembre. (Photo : AFP)

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a agité la menace d’un «vote à la majorité» pour imposer aux pays de l’UE récalcitrants une répartition des réfugiés, dans une interview publiée vendredi.

«Il n’est pas possible que l’Allemagne, l’Autriche, la Suède et l’Italie portent seuls la charge» d’accueillir l’afflux de migrants qui arrivent en Europe, a estimé Frank-Walter Steinmeier dans un entretien au journal allemand Passauer Neue Presse.

Plusieurs pays de l’UE, comme la Hongrie, la Pologne, la République tchèque ou la Slovaquie, rejettent catégoriquement l’hypothèse d’une répartition contraignante des migrants par quotas.

«Et si ce n’est pas possible autrement, alors nous devrons envisager la possibilité de recourir à un vote à la majorité qualifiée» des pays de l’UE, a ajouté le chef de la diplomatie allemande, qui se rend vendredi en Turquie pour évoquer la crise migratoire.

Prévus dans ce domaine par les traités européens, le vote à la majorité qualifiée exige que 55% des Etats de l’UE représentant au moins 65% de sa population votent cette mesure, qui s’imposerait alors à l’ensemble des 28 pays de l’UE.

Une réunion des ministres européens de l’Intérieur des 28 pays de l’UE est prévue le 22 septembre à Bruxelles, avant un sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE le lendemain pour tenter de sortir de l’impasse sur le sujet.

«L’Allemagne aide – mais qui aide l’Allemagne?», s’est interrogé de son côté le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel dans le quotidien populaire Bild, alors que le pays s’attend à accueillir de 800 000 à 1 million de migrants et réfugiés en 2015, contre environ 200 000 l’an dernier.

«L’Allemagne peut proposer une nouvelle patrie à beaucoup de gens – mais pas à tous», a-t-il ajouté. L’Europe «est une communauté de valeurs (…) Qui ne partage pas nos valeurs ne peut pas espérer durablement recevoir» l’argent de l’Union européenne, a encore prévenu le ministre de l’Economie d’Angela Merkel.

AFP/M.R.