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L’acquisition du premier avion militaire luxembourgeois, c’est pour bientôt


Le ministre de la Défense se veut optimiste dans le dossier de l’acquisition problématique du premier avion militaire luxembourgeois.

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Un Airbus A400 M au décollage. (Photo : DR)

L’Airbus A400M, nouvelle enseigne de l’aviation européenne, est un avion de transport militaire, dont 171 exemplaires ont été commandés jusqu’à présent par huit pays différents, dont un par le Grand-Duché de Luxembourg. Les premières initiatives pour renouveler la flotte des avions de transport en Europe remontent au début des années 80. Partenariat transatlantique d’abord, le projet A400M est finalement repris par Airbus. Or bientôt la contrainte de chercher des fournisseurs européens, la crise financière et des soucis dans la planification retarderont la livraison et augmenteront considérablement le coût.

Thomas Enders, le président d’Airbus Group, a même voulu à un moment jeter l’éponge, affirmant préférer de loin «une fin dans l’horreur qu’une horreur sans fin». Thomas Enders regrettait d’ailleurs que les clients de l’A400M n’aient pas apporté un centime à Airbus, obligé d’investir quelque 4 milliards d’euros supplémentaires. Encore récemment, on a trouvé l’avion trop bruyant, trop lourd ou encore incapable d’effectuer l' »approche Sarajevo » (une procédure d’approche en piqué) sans flottement des hélices.

> Schneider : le coût de l’avion restera le même

Dans sa réponse à une question parlementaire de Fernand Kartheiser (ADR) concernant les modalités de livraison de l’A400M, Etienne Schneider (DP), le ministre de la Défense, a apporté certains éclaircissements. Ainsi, le coût de l’avion serait toujours de 120 millions d’euros, comme initialement prévu par la loi. Depuis 2001, « il n’y a pas eu de dépassement du prix initial » dans les paiements effectués, qui comme le souligne le ministre, ne comporte ni les « frais de fonctionnement » ni « la formation des pilotes ». La livraison devrait avoir lieu, comme prévu, en février 2019. « Les pénalités » pour d’éventuels retards supplémentaires étant « prises en charge par l’industrie ». Le ministre de la Défense reconnaît l’existence d’une série de défauts apparus lors des premières livraisons, mais précise qu’avant « réception définitive », ceux-ci devront être résolus. Etienne Schneider se dit en outre confiant dans le fait que le 117e exemplaire de l’A400M, destiné au Luxembourg, ne sera plus concerné par ce qu’il qualifie de « maladies infantiles ».

> La question des frais d’infrastructures

Fernand Kartheiser s’inquiétait aussi du fait que l’équipement censé faire de l’A400M un avion polyvalent puisse éventuellement ne pas être livré, ce que Schneider exclut. Toujours selon le ministre de la Défense, le programme de formation, avec Daniel Olsem comme premier pilote militaire luxembourgeois qui deviendra commandant de l’A400M, se poursuit à l’heure actuelle, même si le budget diminuera à partir de 2018. En effet, six pilotes et six responsables de chargement (loadmasters) sont actuellement formés. La diminution du budget à partir de 2018 s’expliquant par le fait qu’à ce moment-là le nombre de pilotes à former aura diminué, comme l’indique le socialiste Etienne Schneider.

Autre question de Kartheiser : est-ce que l’État versera la TVA à un pays, à la Belgique, par exemple ? Selon Schneider, la question est en train d’être étudiée avec le ministère des Finances, mais il précise toutefois que les frais liés à l’utilisation de l’aéroport belge de Florennes en Wallonie, où l’avion sera stationné, seront calculés proportionnellement au nombre d’avions dont dispose chaque pays. Dans le cas du Luxembourg, qui n’en possède qu’un seul, l’État ne paiera donc qu’un huitième des frais d’infrastructures qui incombent. Montant «plafonné», selon Etienne Schneider, à 17,26 millions d’euros, sans autres frais d’infrastructures à la charge du pays.

De notre journaliste Frédéric Braun