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La zone euro espère avancer sur le plan d’aide à la Grèce


Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble s'est montré serein quant à la participation du FMI au plan d'aide à la Grèce, ardemment désirée par Berlin. (photo AFP)

Les ministres des Finances de la zone euro, réunis lundi à Bruxelles, espèrent avancer dans leurs négociations sur le plan d’aide à la Grèce, pressés de trouver une solution avant une série d’importantes élections en Europe.

« Nous sommes plus positifs après les différents appels téléphoniques ce week-end entre le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos et d’autres ministres », a indiqué une source proche du dossier.

La réunion de lundi sera suivie par une rencontre mercredi à Berlin qui pourrait s’avérer cruciale entre la chancelière Angela Merkel et la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde. La dirigeante allemande doit ensuite dîner avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

Dans un entretien dimanche soir, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble s’est montré serein quant à la participation du FMI au plan d’aide à la Grèce, ardemment désirée par Berlin. « Je pense que cela sera atteint dans les prochaines semaines », a prédit M. Schäuble.

Depuis des mois, les négociations entre la Grèce et ses bailleurs de fonds –zone euro et FMI– piétinent, suscitant l’inquiétude croissante des marchés financiers.

Vers un accord de principe

Alors que la tenue d’élections en mars aux Pays-Bas, puis d’avril à juin en France et enfin en septembre en Allemagne risque de freiner toute prise de décision, la Grèce et ses créanciers devraient s’entendre dès lundi sur un accord politique de principe.

Ce « pré-accord » doit permettre le retour à Athènes avant la fin de cette semaine des chefs de mission représentant les créanciers du pays, espère la source proche du dossier.

Ces derniers finaliseraient alors un accord complet et définitif permettant le déboursement d’une nouvelle tranche du prêt de 86 milliards d’euros, consenti à l’été 2015, dans le cadre du troisième plan d’aide.

Théoriquement, la Grèce a de la marge jusqu’à juillet, mais pas au-delà car elle doit alors honorer des créances de plus de sept milliards d’euros.

Les négociations entre Athènes et ses créanciers butent depuis des mois sur les différences d’évaluation de la situation économique de la Grèce dans les prochaines années et les remèdes à lui proposer.

Non convaincu par les arguments des Européens, le FMI, qui a joué un rôle central lors des deux premiers plans de sauvetage de la Grèce, en 2010 et 2012, est pour l’instant un simple conseiller technique dans le troisième plan et refuse de s’engager financièrement.

Le FMI estime tout d’abord que les objectifs budgétaires fixés à Athènes par les Européens sont trop ambitieux: il table sur un excédent budgétaire primaire grec (sans paiement des intérêts de la dette) de 1,5% du Produit intérieur brut (PIB) en 2018. La zone euro mise elle sur 3,5%.

Dette « explosive »

Pour que l’objectif des 3,5% du PIB soit atteint en 2018 et au-delà –comme l’attendent les Européens–, le FMI demande au gouvernement grec de pré-légiférer dès maintenant des mesures permettant de dégager les 2% du PIB manquants.

Il s’agirait d’une réforme des retraites (permettant de réduire les dépenses) et des mesures fiscales (pour augmenter les recettes). Une demande pour l’instant rejetée par le gouvernement de gauche du Premier ministre Alexis Tsipras.

Deuxième point d’achoppement: le nombre d’années pendant lesquelles la Grèce doit dégager un excédent budgétaire primaire de 3,5% du PIB après 2018.

L’accord sur le plan d’aide scellé à la mi-2015 évoquait laconiquement « le moyen terme ».

Pour la Commission européenne, le « moyen terme » serait de trois ans, mais pour les Allemands de dix ans (ce qui maintiendrait plus longtemps la pression sur les Grecs).

Enfin, troisième pomme de discorde: la dette grecque, qui s’élevait à près de 180% du PIB en 2016.

Le FMI la juge « explosive » et souhaiterait des allègements significatifs, ce que l’Allemagne, premier créancier d’Athènes, refuse.

Le Quotidien / AFP