Et de six! La Juventus Turin a établi dimanche un nouveau record en décrochant un sixième titre consécutif de champion d’Italie, le 33e en tout, venu consacrer l’incontestable supériorité du club piémontais, qui semble chaque année creuser un peu plus l’écart avec ses rivaux de Serie A.
Après la victoire de mercredi face à la Lazio Rome en finale de la Coupe d’Italie, il s’agit même d’un troisième doublé Coupe-Championnat d’affilée pour les Turinois.
Mais Massimiliano Allegri et les siens en veulent encore et il leur reste désormais deux semaines pour préparer le rendez-vous qui pourrait les faire réellement entrer dans l’histoire: la grande finale de Ligue des Champions du 3 juin à Cardiff face au Real Madrid, où ils viseront un fantastique triplé.
En attendant, le sacre de dimanche est venu rappeler que la « Juve », renforcée l’été dernier par les recrutements de Higuain, Dani Alves ou Pjanic et si forte toute la saison sur la scène européenne, ne pouvait tout simplement pas échouer en Serie A.
Devant leur public du Juventus Stadium, Buffon et les siens ont nettement dominé dimanche le promu et relégable Crotone 3-0, grâce à des buts de Mandzukic, Dybala et Alex Sandro. Ils ont ainsi repris quatre points d’avance sur l’AS Rome qui, à une journée de la fin, ne peut plus revenir.
Ce nouveau triomphe de la « Vieille Dame » porte la marque de Massimiliano Allegri, qui est en train de se bâtir un superbe palmarès (quatre scudetti et trois Coupes d’Italie) en même temps que se renforce sa réputation de grand tacticien.
C’est en effet son choix de passer du 3-5-2 au 4-2-3-1 qui a donné tout son sens à la saison turinoise, avec l’intégration dans le 11 de départ de l’ensemble des éléments offensifs de l’effectif, avec Pjanic en meneur reculé et une ligne de trois Cuadrado-Dybala-Mandzukic derrière le buteur Higuain.
« On a fait en sorte de jouer avec tous nos joueurs les plus techniques et les plus forts. Et pour ça, tout le monde s’est mis au service de l’équipe avec l’idée d’aller au bout de toutes les compétitions », a expliqué le défenseur Chiellini.
Recrutement réussi et adaptation tactique opportune: Allegri a construit cette saison une Juventus homogène et sans aucun point faible, à l’état d’esprit exemplaire, et où le départ de Pogba a été digéré sans aucune difficulté.
Les leaders ont en effet été nombreux: Buffon, bien sûr, impeccable capitaine à l’enthousiasme intact malgré ses 39 ans; Bonucci et Chiellini, garants de la tradition défensive de la Juventus; Khedira, Monsieur plus du milieu de terrain, pour une fois épargné par les blessures; et les Argentins Higuain et Dybala en attaque, auteurs à eux deux de 34 buts et huit passes décisives.
Plus généralement, ce nouveau triomphe turinois confirme que l’avance de la Juventus sur le reste du football italien est de plus en plus nette, même si, à défaut d’un immense suspense, la saison de Serie A a été riche de buts et de beau football.
Avec son stade de propriété, ses infrastructures de haut niveau, ses finances saines, la stabilité de sa politique sportive et sa science du recrutement, la Juventus aspire à un statut de très grand d’Europe, appuyé par ses deux finales de Ligue des Champions en trois ans.
Aucun autre club italien, que ce soit la Roma, Naples ou les deux clubs de Milan qui désormais battent pavillon chinois, ne peut y prétendre. Ceux-là ont du travail. La Juve, elle, est déjà la grande favorite de la saison prochaine.
Le Quotidien / AFP