Le procureur panaméen chargé de la lutte contre le crime organisé a écarté mercredi de prendre des mesures «pour le moment» contre le cabinet d’avocats Mossack Fonseca, au cœur du scandale des «Panama Papers», au termes de 27 heures de perquisition.
«Pour le moment, nous n’avons pas d’éléments probants qui nous permettent de prendre une quelconque décision» contre la société Mossack Fonseca ni contre ses dirigeants et employés, a déclaré Javier Caraballo à la presse, au pied des locaux de Mossack Fonseca au terme de 27 heures de perquisition menée dans les bureaux centraux et les filiales du cabinet d’avocats. Les informations récoltées vont «permettre de rassembler les éléments pour prendre une décision ultérieure», a-t-il ajouté.
Selon lui, l’investigation s’avère compliquée, Mossack Fonseca archivant ses documents sous forme numérique, et non physique, dans plus d’une centaine de serveurs différents. Quelques heures auparavant, la procureure générale du Panama, Kenia Porcell, avait indiqué que l’enquête était «très complexe». «Au Panama, l’évasion fiscale ne constitue pas un délit», a-t-elle précisé, ajoutant que le pays d’Amérique centrale allait «apporter la collaboration nécessaire pour éclaircir cette affaire».
Des dizaines de personnes ont manifesté en bas de l’immeuble principal du cabinet, situé dans la capitale panaméenne, brandissant des pancartes demandant la «prison pour les corrompus» et la fin «des sociétés anonymes». Le système financier panaméen fait l’objet de sévères critiques depuis la fuite des «Panama Papers» qui a révélé comment Mossack Fonseca créait des sociétés offshore. Plus de 214 000 entités offshore sont impliquées dans les opérations financières dans plus de 200 pays et territoires, selon les révélations du consortium d’investigation.
Le Quotidien/AFP