Luxembourg – Suite à la violente bagarre du week-end dernier, les quatre bars de la rue de Hollerich vont devoir fermer leurs portes à 3h.
Pour Lydie Polfer (à dr.), « ce qui s’est passé (dans la nuit de samedi à dimanche à Hollerich) est intolérable ». (Photos : Hervé Montaigu/François Aussems)
Lydie Polfer n’a pas perdu de temps pour trancher. Quatre jours après les heurts, qui ont fait trois blessés graves à Hollerich, dimanche matin, à la sortie des quatre bars (Sensation, Kings Place, Nexus et Jahbar), la bourgmestre de la capitale a décidé de dire stop aux Nuits blanches « jusqu’à ce que la police fasse la lumière sur ce qui s’est passé ».
Dans la nuit de samedi à dimanche, vers 6h, au niveau du 19-21 rue de Hollerich à la sortie des quatre bars (Sensation, Kings Place, Nexus et Jahbar), une bagarre collective s’est déclenchée entre une soixantaine de personnes. Des couteaux sont sortis. Bilan : trois blessés graves. « On aurait pu avoir des morts, juge René Lindenlaub, directeur de la circonscription régionale Luxembourg de la police grand-ducale. La bagarre a vraiment été très violente et plusieurs patrouilles ont dû intervenir ». Les agents de la police grand-ducale ont dû utiliser du spray au poivre pour faire cesser les altercations qui ne cessaient de recommencer.
« Ce qui s’est passé est intolérable, a estimé, hier, Lydie Polfer, la bourgmestre de la capitale. Nous avons donc décidé de ne plus autoriser ces quatre établissements, à rester ouverts jusqu’à 6h. Désormais et jusqu’à ce que l’enquête ait fait la lumière sur ce qui s’est passé, ces bars devront fermer leurs portes à 3h. Cette décision prend effet immédiatement ».
Et, dès samedi prochain, la police grand-ducale sera sur place « pour vérifier que cette décision est bien respectée », dixit René Lindenlaub. « Ce qui s’est passé est un coup de semonce, un rappel après les événements d’il y a deux ans, poursuit le directeur de la circonscription régionale Luxembourg. Les gérants doivent mettre ensemble en place un service d’ordre pour que de tels événements ne se reproduisent plus ».
> « Cette décision est une injustice »
De son côté, un responsable de l’un des quatre établissements, qui a souhaité garder l’anonymat, clame que cette décision est « une injustice ». « Pénaliser tout le monde ne changera rien, poursuit-il. Franchement, je pensais que la Ville et la police allaient s’en prendre à la racine du problème. Nous avons mis en place, depuis deux ans, un service d’ordre et tout se passe bien dans mon établissement. Un autre bar a fait la même chose que moi. On n’a pas à payer pour les autres ».
Cette décision de la commune aura aussi des conséquences financières. « On fera le point au début de l’année prochaine, indique le gérant en colère. Mais les prochaines semaines s’annoncent compliquées ».
De notre journaliste Guillaume Chassaing