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La diplomatie française sera mise à rude épreuve en 2016


François Hollande a jugé "désormais possible" un "retour de l'Iran sur la scène internationale". (photo AFP)

François Hollande a esquissé jeudi un agenda diplomatico-militaire intense pour la France face aux désordres du monde, de l' »l’intensification » des frappes alliées en Irak et Syrie à la réintégration conditionnelle de l’Iran dans le concert des nations en passant par le spectre du Brexit.

Fil rouge de ces voeux traditionnels au corps diplomatique particulièrement sombres: « le terrorisme jihadiste » dont le fer de lance, l’organisation Etat islamique, a revendiqué les attentats sanglants du 13 novembre à Paris et Saint-Denis.

Évoquant les frappes conduites par la coalition arabo-occidentale contre cette organisation en Irak et en Syrie, le chef de l’Etat a prévenu que leur « rythme » serait encore « accéléré » pour parvenir à la « libération des villes de Raqqa, en Syrie, et de Mossoul, en Irak ». « C’est là que se situent les centres de commandements de l’Etat islamique », a-t-il fait valoir.

La France y prend « toute sa part », a souligné François Hollande, au lendemain d’un conseil de guerre des ministres de la Défense des sept principaux pays contributeurs de la coalition anti-Daech réuni à Paris.

Selon le président français, « le pilotage des actions sera également renforcé » avec « des réunions régulières », la première « dès le mois prochain à Bruxelles ».

Deuxième priorité: l’Iran, dont François Hollande recevra le président, Hassan Rohani, dans une semaine. Le chef de l’Etat a jugé « désormais possible » un « retour de l’Iran sur la scène internationale » après la conclusion de l’accord sur le nucléaire iranien mais à la condition expresse que Téhéran apporte « la preuve » de la mise en oeuvre effective de cet accord. « Il ne dépend que de ce grand pays de le réussir », a-t-il insisté.

Observant que « la région est sous tension très forte, notamment entre l’Iran et l’Arabie Saoudite », François Hollande a jugé la « désescalade » entre les deux pays « nécessaire » et « même indispensable ».

« Particulièrement vigilant »

La France est « prête à jouer son rôle » pour faciliter cette désescalade, a-t-il poursuivi, annonçant qu’il se rendrait « prochainement » en Egypte, en Jordanie et à Oman afin de « contribuer » à la « stabilité » du Moyen-Orient. Ce déplacement, selon son entourage, devrait intervenir en avril.

Troisième grand dossier: le référendum qui doit être organisé en 2016 au Royaume-Uni sur son maintien ou non dans la zone euro. « La France souhaite que la Grande-Bretagne reste dans l’Union européenne, c’est l’intérêt de l’Europe et du Royaume-Uni », a réaffirmé le président français. Mais sans que cela ne se traduise par un renoncement aux principes fondateurs de l’Union européenne et « évidemment à la libre circulation », a-t-il prévenu.

François Hollande faisait allusion à la plus controversée des demandes formulées par le Premier ministre britannique David Cameron pour faire campagne en faveur du maintien de son pays dans l’UE: la privation de prestations sociales pendant quatre ans pour les immigrés européens au Royaume-Uni. Dès la mi-décembre, il avait jugé cette exigence « pas acceptable ».

Le président français a aussi souligné jeudi qu’il serait « particulièrement vigilant » sur la préservation de la zone euro, « le point essentiel » dans ce contexte.

« Le mieux serait que nous trouvions un accord dès le Conseil européen des 18 et 19 février » avec Londres, a-t-il ajouté, laissant entendre ainsi qu’un échec de ce sommet n’était pas impossible.

Pour évoquer tous ces dossiers, M. Hollande a d’ores et déjà esquissé un calendrier diplomatique particulièrement dense. Il sera dès le week-end prochain en Inde où la France pourrait conclure la vente de plusieurs dizaines d’exemplaires de son avion de combat Rafale.

Le 7 février, il devrait participer au diner annuel organisé par le président du Parlement Européen Martin Schulz à Strasbourg avec la chancelière allemande Angela Merkel. Le 3 mars, il sera à Amiens pour un sommet franco-britannique, selon son entourage, le 22 avril à New York pour la signature formelle de l’accord mondial sur le climat arraché en décembre à Paris…

 

AFP