La demande de mise en liberté de Jonathann Daval, principal suspect du meurtre de son épouse Alexia il y a un an et emprisonné depuis la fin janvier, a été rejetée, a-t-on appris lundi auprès du parquet de Besançon.
Présentée par son avocat, Me Randall Schwerdorffer, « la demande de mise en liberté a été rejetée jeudi par le juge des libertés et de la détention, sans surprise », a précisé le procureur de la République Étienne Manteaux. « Le premier motif de rejet est la nécessité de conserver les preuves ou indices matériels », a indiqué le magistrat, relevant que « l’on en est à la quatrième version fournie par Monsieur Daval sur les faits ».
« Il s’agit aussi de protéger le mis en examen en raison du retentissement médiatique national de ce dossier qui fait qu’il ne peut être en sécurité nulle part », a-t-il ajouté. Selon le magistrat, « même dans l’hypothèse d’un placement sous contrôle judiciaire dans un lieu isolé, il y aurait un fort risque que l’adresse soit connue et il n’y a donc pas de possibilité d’assurer sa sécurité en dehors de la maison d’arrêt » de Dijon où il est détenu.
« Un trouble à l’ordre public »
Le rejet vise également à « garantir le maintien à disposition de la justice de Monsieur Daval puisqu’il encourt une peine de réclusion criminelle à perpétuité ». Une mise en liberté serait aussi « de nature a créer un trouble exceptionnel et persistant à l’ordre public en raison de la nature des faits et du comportement de Monsieur Daval », a fait valoir le procureur de la République de Besançon.
Jonathann Daval avait signalé la disparition de sa femme Alexia le 28 octobre 2017, se disant inquiet de ne pas la voir revenir d’un prétendu footing. Le corps de celle-ci avait été découvert, en partie brûlé, dans un bois, près de Gray-la-Ville (Haute-Saône), où vivait le couple. L’autopsie avait révélé que la jeune femme avait été victime de violences, de coups et avait été étranglée. Pendant trois mois, Jonathann Daval s’était présenté en veuf éploré avant que des éléments matériels ne conduisent les enquêteurs à en faire le principal suspect. Placé en garde à vue le 30 janvier, il était passé aux aveux avant de changer de version et d’accuser début juillet son beau-frère, Grégory Gay, du meurtre, évoquant « un pacte secret » passé par la famille pour dissimuler les faits.
LQ/AFP