Les troubles liés aux manifestations des gilets jaunes feront perdre 0,1 point de croissance à la France sur le dernier trimestre de cette année, a estimé lundi le ministre des Finances, Bruno Le Maire.
« Je pense que les événements actuels devraient nous faire perdre 0,1 point de croissance de notre richesse nationale au dernier trimestre », a affirmé le ministre sur RTL, refusant néanmoins de revoir pour l’instant à la baisse la croissance pour l’ensemble de l’année, attendue à 1,7% par le gouvernement. « Je ne vais pas faire de révision pour le moment, mais nous aurons sans doute 0,1 point de croissance en moins à la fin de l’année », a ajouté le ministre, qui avait déjà estimé à 0,1 point l’impact négatif sur la croissance de la grève à la SNCF en début d’année.
Pour sa part, la Banque de France a divisé par deux, à 0,2% contre 0,4% précédemment, le taux de croissance du PIB français pour le quatrième trimestre, l’impact du mouvement des gilets jaunes se faisant sentir dans « la plupart des secteurs ». « Ce n’est pas rattrapable », a reconnu Bruno Le Maire.
Impact à l’étranger
« C’est la réalité. Celle des commerçants, des indépendants, qui ont vu leurs magasins samedi abîmés, vandalisés, pillés », a-t-il affirmé. « C’est aussi la réalité des investisseurs étrangers qui nous regardent (…). Je vois l’impact que cela a sur l’étranger et cela n’est pas bon pour l’attractivité de notre pays. »
Le ministre des Finances s’est d’ailleurs déclaré favorable à une « accélération » de la baisse des impôts en France, mais s’est opposé à la suppression de la hausse de la CSG pour les retraités. « Je suis totalement ouvert à une l’accélération de la baisse des impôts », a affirmé le ministre sur RTL. « Je souhaite que nous accélérions la baisse des impôts et la baisse des taxes », a-t-il ajouté.
Interrogé par un auditeur sur la possibilité de supprimer la hausse de la CSG pour les retraités, il a rejeté catégoriquement cette idée. « Je vais vous décevoir, mais la réponse sera non », a-t-il affirmé. « La hausse de la CSG c’est ce qui permet de financer l’augmentation du salaire net de tous ceux qui travaillent », a-t-il argumenté.
LQ/AFP