Pékin a demandé mardi à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) de mettre en place un groupe d’experts chargés de juger les mesures antidumping de l’Union européenne contre les importations en provenance de Chine.
Le 12 décembre, la Chine avait demandé l’ouverture de consultations à l’OMC concernant la règlementation de l’UE et des États-Unis à ce sujet. Les consultations avec l’UE et les États-Unis sont menées de façon séparée. A l’issue de ces consultations, les règles de l’OMC prévoient que la partie plaignante puisse demander la création d’un panel (groupe d’experts). Cette étape peut être refusée une fois par la partie adverse, mais pas deux.
Sans surprise, l’UE s’est opposée mardi à la création de ce groupe d’experts, a-t-on appris de source proche à l’OMC. Lorsque la Chine avait adhéré à l’OMC en 2001, il avait été stipulé aux termes de l’accord que les autres membres de cet organisme pouvaient la traiter comme une économie de non-marché durant 15 ans, ce qui permettait notamment à ses partenaires de bénéficier d’une certaine marge de manœuvre concernant les droits de douane sur ses exportations en cas de dumping. Cette période a pris fin, mais l’UE et les États-Unis ont néanmoins décidé de préserver des règles sévères qui les protègent contre les produits chinois à bas prix inondant leur marché.
Pékin estime que le refus d’accorder le statut d’économie de marché à la Chine est un exemple de « protectionnisme déguisé ». Pékin veut désormais que l’UE et les États-Unis cessent d’utiliser un système dit du « pays de substitution » – consistant à comparer le prix des produits chinois avec ceux d’autres pays – pour déterminer si la Chine vend ses produits en dessous des prix du marché.
Le Quotidien/AFP