Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite, a estimé jeudi sur RTL que son ennemi est «le chômage» et non «la finance» comme l’avait dit François Hollande pendant la campagne électorale de 2012.
«Monsieur Hollande a dit +sus à la finance+, moi je dis mon ennemi c’est le chômage», a expliqué l’ancien Premier ministre. Il a publié cette semaine un livre «Cinq ans pour l’emploi», affichant l’objectif d’un retour au plein emploi et détaillant ses propositions économiques. «Je ne veux pas être élu en racontant des histoires», a-t-il insisté. «Moi je prends le risque de dire la vérité parce que c’est la seule façon ensuite de réussir les réformes», a-t-il lancé.
Interrogé sur le fait que son programme comportait des mesures de baisse d’impôts uniquement pour «les ménages fortunés» (suppression de l’ISF notamment, réduction de l’impôt sur le capital), Alain Juppé a rétorqué qu’il y avait «6 milliards d’euros» pour «les classes moyennes» et «les familles moyennes qui ont été matraquées depuis 2012». Il a notamment mis en avant le relèvement du plafond du quotient familial et l’encouragement des emplois de service à domicile.
«Ma priorité c’est le rétablissement du plein emploi et je pense que pour y arriver il faut d’abord cibler les baisses d’impôts sur nos entreprises pour les remettre en situation de compétitivité», a-t-il ensuite expliqué. Interrogé sur le salaire des patrons, et la rémunération de Carlos Ghosn chez Renault, il a expliqué qu’il était «profondément choqué» par ces comportements qui «ne sont pas éthiques» préconisant de «faire appel aux responsabilités des conseils d’administration».
Interrogé par un auditeur sur François Bayrou qui a «trahi» la droite en 2012, Alain Juppé a rétorqué en demandant à l’auditeur pour qui il avait voté aux régionales et s’il y avait des MoDem sur les listes (ce qui était le cas dans toutes les régions à l’exception d’une). Ajoutant ensuite: «Si on faisait la liste de tous ceux qui ont trahi y compris dans notre camp, ça ferait du ménage …» Le président du MoDem soutient la candidature d’Alain Juppé à la primaire. Interrogé enfin sur le fait qu’il parlait comme un candidat à la présidentielle et non comme un candidat à la primaire, M. Juppé a lancé «oui, j’anticipe un peu mais il faut bien se préparer».
Le Quotidien/AFP