Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, s’est dit mardi favorable au « principe » d’un ministre des Finances et à celui d’un budget de la zone euro, propositions défendues par le président français élu Emmanuel Macron, invitant cependant à « réfléchir d’abord » à ces idées.
« Un ministre des Finances européen (est un) principe pour lequel je suis », a répondu M. Juncker lors d’un débat à Bruxelles. Mais il a immédiatement nuancé son propos: « Est-ce qu’il a le droit lui et lui seul, soumis au contrôle du Parlement européen évidemment, de changer les budgets nationaux ? » « Est-ce qu’un ministre central européen peut interférer dans les choix budgétaires des Parlements nationaux ? », s’est-il encore interrogé.
« C’est le premier droit d’un parlement que de voter et d’établir le budget donc il faut réfléchir à deux fois avant de se lancer comme un despérado dans cette jungle qui est une forêt ultra dangereuse », a souligné M. Juncker. Le chef de l’exécutif européen a par ailleurs affirmé être « pour un budget de la zone euro ».
« Parce que je crois que nous avons besoin d’un instrument financier pour pouvoir mieux résister aux chocs asymétriques. Mais il faudra tout d’abord creuser toutes ces idées », a-t-il expliqué. « Nous avons pour habitude de réfléchir d’abord et puis de promettre et puis de faire. Et non pas l’inverse », a-t-il développé.
« Toutes ces questions m’intéressent au plus haut degré mais il faut savoir ce qui se cache derrière ces différents éléments de discours », a observé M. Juncker. La création d’un budget et d’un « poste de ministre de l’Economie et des Finances » de la zone euro, « qui aura la responsabilité du budget », fait partie des principales propositions d’Emmanuel Macron, élu dimanche président de la République française.
« Avec ce que le nouveau président de la France nous propose, je me sens en accord, mais il faut voir les détails », a résumé M. Juncker. En revanche, le président de la Commission est opposé à l’idée d’un parlement de la zone euro, autre proposition d’Emmanuel Macron, a par ailleurs précisé une source européenne après le débat.
Le Quotidien / AFP