Julien Jurdie, directeur sportif des AG2R La Mondiale, pense que le Luxembourgeois Ben Gastauer aura un grand rôle.
Comment aborderez-vous le chrono par équipes, dimanche?
Julien Jurdie : C’est toujours un exercice compliqué, difficile à gérer, surtout au bout de neuf étapes. On sait que les organismes commencent à être fatigués et le parcours, de 28 kilomètres, est exigent. La montée terminale de la côte de Cadoudal sera très piégeuse et il faudra être attentif pour conserver cinq éléments jusqu’au bout afin de finir costaud dans cette partie-là. Donc, ça reste une journée stressante et compliquée à organiser.
Lorsque, au départ du Tour, on se projetait sur ce chrono, il y a avait des données qui ont forcément évolué. Lesquelles concernant AG2R La Mondiale?
Ce qui a changé, pas grand-chose en fait, car depuis samedi dernier et le départ d’Utrecht, nous avons pu effectuer un bon début de Tour. Nous avons bien travaillé cet exercice depuis le mois de mai.
Sous quelle forme?
Lors des stages. Notamment lors du stage du Lautaret où nous avons effectué avec les coureurs du Tour trois grosses séances. Nous avions fait également la reconnaissance du parcours de dimanche juste avant le Grand Prix de Plumelec et avec les mêmes coureurs, nous avions aussi participé au chrono par équipes du Dauphiné. Ça fait donc pas mal de travail d’exercice. On sait que ce n’est pas notre point fort. Nous sommes plutôt des montagnards, mais on aura tout fait pour limiter la casse.
Comment font les grosses équipes de rouleurs? Sont-elles obligées de travailler également?
Des équipes de rouleurs roulent naturellement vite. Nous, grimpeurs, on fait tout pour combler nos lacunes en travaillant la technique, la cohésion. Les relais doivent s’effectuer au millimètre et le dosage de l’effort doit être bien précis. Il n’y a pas de miracle, les reconnaissances et l’entraînement sont indispensables quand on n’est pas trop fait pour ça.
Finalement, votre équipe AG2R La Mondiale se porte plutôt mal en fin de première semaine. C’est votre avis?
Oui, on sait que le Tour sera très difficile cette année, après une première semaine très musclée. Les quinze dernières seront difficiles mais notre retard, je le qualifierai de très intéressant. Certes, nos leaders ont perdu du temps. Nous sommes en embuscade avec nos grimpeurs. Samedi, avant le chrono, on essaiera d’être acteurs dans le Mur de Bretagne. Mais le vrai bilan, on le fera dimanche soir à l’issue du chrono où on espère limiter la casse par rapport aux grosses formations.
Jean-Christophe Péraud semble aller de mieux en mieux, c’est aussi votre impression?
Une fois de plus, il avait besoin d’un déclic physique. Je viens de passer quasiment deux mois avec lui et je peux dire que l’entraînement a été bien fait. Il s’est concentré sur le Tour. En course, ça ne se passait pas comme il le voulait. Après, il lui fallait ce déclic qui est en train de se produire. Il a pu accompagner les meilleurs sur des terrains qui n’étaient pas fait pour lui. Le mental est donc revenu.
De même, Romain Bardet semble bien mieux qu’en début de Tour…
Oui, il est dans le bon timing. Certes, il a été poussif lors du chrono à Utrecht, mais il revient progressivement. Juste à temps pour la montagne. La condition est là. Tant que nous ne serons pas dans la montagne, ce sera dur d’établir un vrai bilan.
Enfin, comment trouvez-vous Ben Gastauer?
Il a souffert des côtes mais ce sera une pièce importante pour le chrono par équipes, où il nous avait manqué lors du Dauphiné puisqu’il avait essuyé une crevaison. Il pourra bien nous aider dimanche et j’espère qu’avec l’approche de la montagne, sa condition va monter au fil des jours.
Recueilli par D. B.