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Jugée pour infanticide, une mère disparaît


La mère avait abandonné le nouveau-né dans le congélateur familial. (illustration AFP)

Le procès d’une mère de famille belge, jugée devant la cour d’assises de l’Aude à Carcassonne pour avoir congelé son nouveau-né, a dû être renvoyé lundi en raison de la disparition de l’accusée.

Un mandat d’arrêt a été prononcé à l’encontre de l’accusée, qui devait comparaître libre : fin août 2012, elle avait été relâchée sous contrôle judiciaire, après 16 mois de détention provisoire. Natalie De Mey, née le 10 octobre 1983 à Lokeren, en Flandre orientale, n’a pas été retrouvée lundi à son domicile à Limoux (Aude), où les gendarmes sont allés la chercher après son absence devant la cour.

L’avocat de la défense, Me Philippe Calvet, a dit craindre le pire, soulignant que sa cliente était partie sans ses affaires personnelles. L’affaire a donc été renvoyée à une date non encore déterminée.

Le 2 février 2011, à l’âge de 27 ans, Natalie De Mey accouchait seule. Assise sur les toilettes, elle devra rattraper le nouveau-né pour éviter qu’il ne tombe dans la cuvette. Terrorisée à la réaction de son ancien compagnon, violent et porté sur la boisson, elle ouvre la porte du compartiment à moins 29° et y dépose le nouveau-né. Puis elle part récupérer ses filles de 3 et 7 ans.

« Déni de maternité »

Le 2 mai 2011, l’ex-compagnon vient confier les enfants à leur mère. Avant de repartir, il vérifie dans le congélateur si elles auront de quoi manger et découvre le nourrisson mort de froid.

Il ne s’agit pas d’un cas malheureusement classique de déni de grossesse, explique Me Calvet. « Mais un déni de maternité ». Natalie De Mey découvre sa grossesse en juin 2010. Elle survient dans une période très tourmentée pour la jeune mère. Un an auparavant, elle avait quitté la vie commune pour un autre homme. Mais celui-ci se détourne vite d’elle et, quelques mois seulement plus tard, elle revient vivre avec son ancien compagnon. Avant de le quitter à nouveau début 2010, tout en poursuivant cependant une relation épisodique avec lui. Quand il apprend la grossesse, le nouvel amant approuve, avant de ne plus donner aucun signe de vie.

Elle s’est alors sentie trahie. A trois reprises, elle tentera d’avorter. Quand on l’interroge sur son ventre rebondi, elle dit que c’est en raison de médicaments à la cortisone. Une expertise psychiatrique a noté une « altération du discernement au moment du passage à l’acte » mais estimé que Natalie De Mey était malgré tout pénalement responsable. « On ne comprend pas pourquoi elle a fait ça », déclare l’avocat de la partie civile, Nicolas Domenech.

« C’est une pauvre femme qui s’est retrouvée dans une situation insurmontable », affirme pour sa part Me Calvet.

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