Joubert-Thill, les retrouvailles des héros

De retour dans les buts du F91, Jonathan Joubert aura face à lui Sébastien Thill, le milieu du Progrès Niederkorn (dimanche 16h, stade Jos-Nosbaum). Les deux hommes qui ont offert la victoire au Luxembourg face à la Macédoine (1-0) samedi dernier, se retrouvent.

C’est Jonathan Joubert qui le dit : «Au niveau adrénaline, je n’avais jamais vécu ça avec la sélection.» Ça, c’est ce penalty arrêté par le gardien dudelangeois (84e) puis le but de Sébastien Thill pour sa première sélection (1-0, 90+2).

JOUBERT, UN PENALTY ARRÊTÉ GRÂCE À… JOACHIM

Bon, O. K., le penalty arrêté par Joubert (et tiré par Abdurahimi) est son chef-d’œuvre et celui de personne d’autre. Il pourrait dire qu’il a vu la scène avant dans sa tête et qu’il était persuadé de l’arrêter. Mais non. « Je me suis dit : « Et merde, on va encore perdre 1-0 ». Puis je me suis mis dedans et j’ai repensé à un truc que m’avait avoué Auré (Joachim) il y a quelques semaines. Il m’avait dit qu’il détestait quand le gardien bougeait les bras dans tous les sens, que ça le déconcentrait. Alors je l’ai fait… » Et ça a marché. Sûrement conscient de ce clin d’œil, Joachim a été l’un des premiers à venir féliciter son portier en lui mettant deux grandes claques sur le crâne.

THILL, LE DÉBUT DE LA FAIM

La vingtaine de minutes jouées par Sébastien Thill face à la Macédoine a été aussi prometteuse qu’elle a décuplé l’ambition du garçon. Le milieu de terrain de 21 ans a dû rester sur le banc au Belarus. « C’est sûr qu’il aurait bien aimé jouer. Maintenant qu’il a goûté au terrain, il va vouloir y revenir », prédit Joubert. Le gardien de la sélection a revu « une dizaine de fois le but de Séba », pour le plaisir, mais aussi pour y déboucher sur la même conclusion : « Le gardien ne peut rien faire. Il la prend un peu de l’extérieur, un peu lobé, c’est le but parfait. »

Thill a effectivement hâte de rejouer pour le Luxembourg, dès le mois prochain en Espagne et face à la Slovaquie. Pour cela, « je dois me préparer encore plus physiquement », a-t-il constaté.

Son intégration définitive au groupe de Holtz passe aussi par une explosion durable au Progrès. Ce qui ne veut pas pour autant dire que son coach, Olivier Ciancanelli, va en faire un leader. « Il a désormais la pression d’être un international. On ne va pas lui mettre une pression supplémentaire puisqu’on a des gars plus expérimentés qui sont déjà nos leaders. Séba doit se concentrer sur son jeu et continuer de la même manière que depuis janvier. Jusqu’à décembre, on ne se comprenait pas. Mais on a eu une discussion et depuis, il sait que si je pousse des coups de gueule, c’est pour son bien .»

ET S’IL Y AVAIT UN PENALTY DIMANCHE…

Jonathan Joubert va faire un peu plus peur sur sa ligne après l’exploit de samedi. Dimanche au stade Jos-Nosbaum, on se demande qui tirera le penalty pour Niederkorn s’il devait y en avoir un. L’an passé, Rigo et Ferino étaient les deux joueurs attitrés. Cette saison, l’arrivée de Rossini pourrait lui conférer cette responsabilité. Ciancanelli : « On n’en a pas parlé. C’est celui qui se sent qui y va. Et s’il le rate, il s’explique après devant le groupe. » Et l’euphorie de Joubert? « De toute façon, on a vu qu’il plongeait à droite, alors on le tirera à gauche », se marre le coach. Le danger pourrait venir dans le jeu. Au F91, on se souvient parfaitement que la dernière fois que Dudelange a perdu contre le Progrès, c’était ici, au stade Jos-Nosbaum, le 25 août 2013 (0-2). Ce jour-là, Joubert avait encaissé deux buts… de Sébastien Thill.

Matthieu Pécot