Des entraîneurs « virés » trop vite, le foot qui devient une « industrie » : Même en Angleterre, pays « de tradition et de stabilité, tout est en train de foutre le camp » autour du ballon rond, déplore José Mourinho dans un entretien à paraître mardi dans « France Football ».
« Dans l’environnement actuel, le foot d’aujourd’hui reste une passion pour les gens normaux, mais pour les autres, c’est une industrie. Même dans ce pays (l’Angleterre), qui est celui de la tradition et de la stabilité, tout est en train de foutre le camp », énumère l’entraîneur de Manchester United dans un long entretien de 12 pages. « Les clubs sont la propriété de capitaux étrangers, plus celle d’Anglais traditionnels avec l’éducation qui va avec, de gens qui croient en des projets à long terme, regrette-t-il encore. La saison dernière, j’ai été viré de Chelsea six mois après avoir été champion. Idem pour Ranieri cette saison à Leicester. Ce job devient fou ! »
Le portable et les réseaux sociaux
A l’avenir verra-t-on un coach comme Arsène Wenger rester en poste 20 ans ? « Je ne crois pas, assène Mourinho. Wenger sera le dernier (…) C’est devenu impossible. Pas seulement à cause du profil des clubs, mais aussi en raison du profil des entraîneurs. J’ai des doutes sur la nouvelle génération de managers, sur sa formation, sa capacité à intégrer tous les aspects d’un club ».
Le Portugais revient aussi sur les évolutions de son métier au fil des années : « Il y a dix ans, aucun joueur n’avait de portable dans le vestiaire (…) il faut s’y faire parce que si tu combats ça, tu engendres le conflit et tu te mures dans l’âge de pierre ». Celui qui se considère comme « the calm one » (« le calme ») tacle encore sur ce sujet : « Si tu empêches un joueur de faire une chose, même un peu stupide, sur les réseaux sociaux, tu vas contre la nature ».
Le Quotidien/AFP