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José Mourinho à Manchester United


José Mourinho débarque dans un club de Manchester United qui a perdu une partie de son âme, depuis la retraite de Sir Alex Ferguson. (Photo AFP)

L’entraîneur portugais va remplacer Louis van Gaal à la tête de Manchester United, autant pour redresser les Red Devils que la trajectoire de sa propre carrière.

Avec notamment huit titres de champion dans quatre pays différents et deux Ligues des champions à la ceinture, le charismatique Portugais de 53 ans passe pour un «serial winner» et cela tombe bien car c’est ce que recherche le club anglais depuis 2013 et le départ de l’icône Sir Alex Ferguson.

Le «Special One», licencié mi-décembre par les Blues 18 mois après son retour à Londres, devra toutefois veiller à répondre correctement à quelques questions embarrassantes sur sa capacité à durer quelque part, tout en évitant polémiques et provocations, ses autres spécialités. Car Old Trafford est une maison nettement plus vénérable que Stamford Bridge, où le tapage fait mauvais genre.

«Un entraîneur ici ne ferait jamais ça», avait d’ailleurs déclaré l’ex-Red Devil Bobby Charlton lorsque «Mou», alors au Real, s’était laissé aller à une fourchette dans les yeux du Barcelonais Tito Villanova.

Sur le terrain, Manchester United a beau avoir décroché samedi avec sa 12e Coupe d’Angleterre son premier titre printanier depuis le 20e sacre de champion en 2013, il ne sera pas en Ligue des champions la saison prochaine après la 5e place en Premier League de LVG.

Profond lifting

Mourinho, dont l’officialisation d’un contrat de trois ans pour près de 13 millions d’euros annuels devrait intervenir aujourd’hui après quatre jours d’intenses négociations pour régler des questions de droits d’image, sera dans l’obligation de réparer cette erreur au plus vite. Les trois années qui ont suivi les 26 ans de règne de Sir Alex n’ont en effet été qu’une suite douloureuse d’errements et l’ex-entraîneur des Blues, que l’Écossais aurait d’ailleurs bien vu lui succéder plus tôt, devra à nouveau ramener des titres au club.

Il sera moins attendu sur le débat de la qualité de jeu, qui n’est pas son fort et qui n’a pas été non plus celui de son prédécesseur, et cet écueil pourrait disparaître avec les premières victoires. D’autant que l’un des rares mérites de van Gaal est peut-être d’avoir lancé des jeunes comme Martial ou Rashford, sur lesquels son ex-adjoint de l’époque Barça pourra s’appuyer. Attention quand même à ne pas se perdre en route dès le mercato, les 270 millions de livres investis en vain en deux ans par van Gaal ayant grandement contribué à sa perte, malgré toute la richesse du club.

L’effectif, qui nécessite un profond lifting pour réconcilier les ambitions du club avec les capacités de l’équipe, sera peut-être rapidement renforcé par l’ex-Parisien Zlatan Ibrahimovic. Même à 34 ans, le charisme du Suédois, qui a fréquenté Mourinho à l’Inter, peut faire souffler un vent nouveau sur le club.

Après six mois de chômage, Mourinho, révélé à Porto, serait pourtant inspiré d’avoir retenu les leçons du Real et de Chelsea en évitant de mettre sous pression l’effectif, ce qui a fini par se retourner deux fois contre lui.

Chez les Blues, le directeur sportif Michael Emenalo avait parlé de «discorde palpable» provoquée par un entraîneur qui n’a pas son pareil pour créer un climat de tension aussi bien en interne qu’en externe. Le choix de Mourinho, auteur d’un premier mandat très remarqué à Chelsea entre 2004 et 2007, s’apparente donc à un pari à risque.

«Mourinho adore créer un sentiment d’état de siège, ce que Ferguson a toujours fait, compare ainsi l’ex-Red Devil Phil Neville. S’il fait ça, les supporteurs lui ouvriront leur cœur. C’est un champion et les gens veulent une équipe luttant pour le titre. Il est probablement fait pour ce boulot.» «Mais je ne le vois pas rester trop longtemps, peut-être deux ans maximum, car ça semble être sa durée de vie quelque part. C’est une constante. Quand il arrive quelque part, il gagne, mais à la fin, il y a des embrouilles et l’équipe finit par plonger», poursuit-il.

Outre ses meilleurs ennemis Pep Guardiola et Arsène Wenger sûrement pas ravis de le retrouver, il resterait d’ailleurs des sceptiques au club qui ne dérouleront pas non plus le tapis rouge à Mourinho.

Bientôt épaulé par Zlatan

L’attaquant suédois Zlatan Ibrahimovic a affirmé, jeudi, avoir déjà choisi «il y a longtemps» son futur club, mais en a tu le nom, tout en faisant l’éloge de Mourinho. Oui j’ai fait mon choix», a dit le buteur, qui quitte le PSG, lors d’une conférence de presse à la Friends Arena près de Stockholm, où il s’entraîne avec l’équipe nationale, avant l’Euro-2016. «Il y a longtemps», a-t-il précisé.

Mais il a esquivé toutes les questions sur Manchester United, considéré comme sa destination la plus probable. «Il y a des offres concrètes d’Angleterre, d’Italie… de tous les pays. Il y en a même en dehors d’Europe (…). Il y a beaucoup, beaucoup d’alternatives», a-t-il expliqué.

«Vous voulez de l’action, vous amenez Mourinho»

Interrogé sur la tentation de travailler avec l’entraîneur portugais José Mourinho, le joueur qui vient de quitter le PSG a rappelé à quel point ils s’étaient bien entendus lors de leur collaboration à l’Inter.

«Je pense que c’est une excellente décision» pour Manchester United de faire appel à ce technicien. «Vous voulez de l’action, vous amenez Mourinho. Je pense que c’est l’homme qu’il faut pour les ramener au sommet. Partout où il est allé, il a gagné», a souligné Ibrahimovic.

«J’ai passé des moments fantastiques quand j’ai travaillé avec lui. Donc retravailler avec lui… Quand j’ai quitté l’Inter j’ai dit : « on a passé un moment court ensemble. Mais j’ai passé des moments fantastiques. » Si je vais retravailler avec lui, ça je ne sais pas», a-t-il ajouté.