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Joachim a-t-il bien fait de signer au White Star ?


En s'engageant avec le White Star Bruxelles, l'avant-centre des Roud Léiwen Aurélien Joachim semble avoir trouvé un point de chute capable de relancer sa carrière. (Photo Editpress)

Aurélien Joachim a signé un contrat d’un an et demi avec le White Star Bruxelles (D2), la semaine dernière. Laurent Jans et Sébastien Grandjean s’expriment sur le sujet.

Privilégier le temps de jeu était-il fondamental ?

Laurent Jans : Oui, c’est important pour un joueur qui sort d’années difficiles. Que ce soit au CSKA Sofia ou à Burton, il n’a pas eu de chance, ça s’est mal passé. Il fallait qu’il retrouve les terrains. Là, il arrive dans un club du top 3 de la D2 belge, il rentre en jeu et marque dès son premier match (NDLR : contre Eupen samedi, 4-2). Au-delà de sa propre carrière, on peut aussi se dire que c’est une bonne chose pour la sélection. Quand Auré joue, on sait le joueur que c’est et l’importance qu’il a pour l’équipe du Luxembourg.

Sébastien Grandjean : C’est une évidence ! Aurélien est un garçon qui a besoin de se sentir important. Quand on lui demande d’endosser le costume de vedette de l’équipe, il répond toujours présent. Il suffit de voir ses matches avec le Luxembourg pour le savoir. Lui dira le contraire, car c’est un garçon discret en dehors du terrain, mais je vous le dis. Après, sur le dernier match de la sélection, contre le Portugal (NDLR : le 17 novembre, 0-2), on a aussi vu que c’est un garçon qui manque de rythme.

Il DOIT jouer et c’est pour ça qu’on ne peut que se féliciter de le voir dans un club où il aura du temps de jeu. Car a priori, si M. Bico l’a pris, c’est pour le faire jouer. Le fait qu’il marque dès sa première entrée en jeu ne pouvait pas être mieux pour son intégration. J’espérais qu’il rebondirait en D1 belge. Un agent m’avait contacté l’été dernier mais Aurélien avait préféré aller à Burton. Bon, il s’avère que, parfois, les clubs de D1 belge payent moins bien que ceux de D3 anglaise. Mais je ne me permets pas de critiquer son choix, car il aurait tout à fait pu réussir là-bas.

La D2 est-elle trop faible pour lui ?

Laurent Jans : Je suis d’avis qu’un Auré dans le rythme n’a rien à faire en D2 belge. Mais bon, c’est peut-être l’endroit idéal pour se relancer vu le contexte dans lequel il était. Je n’ai jamais joué en D2 en Belgique, alors je ne peux pas parler du niveau, mais puisque je suis défenseur en D1 depuis le début de la saison, j’ai quand même une idée sur le sujet : j’ai vu des gars plus forts que lui à son poste, mais j’en ai aussi vu des moins forts. C’est un grand attaquant qui a une bonne technique des deux pieds et qui est bon dans la finition. Sa place est en D1.

Sébastien Grandjean : Non ! Au Luxembourg, on a parfois tendance à snober un peu la D2 belge. Pour y avoir entraîné pendant trois ans et pour suivre de près ce football, je peux vous assurer qu’aucune équipe du Luxembourg ne pourrait tenir la distance sur 34 matches et pas seulement 26, et avec une intensité physique différente de celle de la BGL Ligue. L’Aurélien Joachim d’il y a deux ans était un joueur de D1 belge. Celui d’aujourd’hui, qui sort d’une période difficile, est un joueur de D2.

Ce championnat peut-il être un bon tremplin ?

Laurent Jans : Mais complètement ! Nous, on a recruté plusieurs joueurs de D2 cet été. Ce sont de bons éléments de notre groupe, comme Olivier Myny par exemple (NDLR : ancien attaquant du KSV Roulers). S’il continue d’avancer sur les bases de son premier match, il va trouver un club de D1. Dans le football, ça va vite, dans un sens comme dans l’autre. Ce qu’il faut retenir dans ce qui lui arrive, c’est qu’il avait l’air malheureux ces derniers temps, et c’est normal, car il ne jouait pas. Là il va jouer, ça ne peut qu’aller mieux.

Sébastien Grandjean : Il y a une réalité qu’il ne faut pas oublier : la Belgique est un tremplin pour énormément de joueurs. Je parle de la D2 mais aussi de la D1, sur laquelle les clubs des plus grands championnats européens ont systématiquement un œil. Pour l’anecdote, quand j’entraînais Virton, je voulais faire signer Dan Da Mota, mais il avait préféré aller à Dudelange à l’époque. Je suis convaincu qu’il aurait pu gravir les échelons et on ne sait pas ce qu’il serait devenu. Il a préféré faire sa carrière au Luxembourg et je le respecte.

Pour revenir à Joachim, en quelques matches, il peut faire ce qu’il faut pour rattraper le temps perdu et voir plus haut. S’il marque sept ou huit buts d’ici la fin de la saison, des clubs de D1 reviendront vers lui cet été, j’en suis convaincu. Tant pis si ça se passe dans un club un peu particulier où il n’y a presque pas de supporters, c’est la division dans laquelle il joue qui importe. Moi, j’ai toujours été fan d’Aurélien. C’est un battant et je ne serais pas étonné qu’il remonte la pente. Il n’a que 29 ans, il lui reste encore pas mal de belles années devant lui.

Matthieu Pécot

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