Jerry Prempeh, défenseur central du F91, la joue collectif : selon lui, la réussite de Dudelange, qui vient de battre le Fola (2-0), est avant tout due à l’immense boulot du trident Dikaba-Nakache-Pedro.
Le défenseur de 26 ans se sent fort au sein de cette équipe du F91 qui dégage une sérénité assez terrifiante depuis le début de la saison. Il ne le dit pas comme ça, mais Dudelange peut mettre une grande claque à la BGL Ligue s’il s’impose dimanche à Differdange (16h, au parc des Sports).
Le Quotidien : Que faut-il déduire de la victoire du F91 face au Fola?
Jerry Prempeh : Il faut retenir qu’on est dans une bonne période. J’ai envie de dire que tout nous réussit. Jusqu’à la trêve au moins, ce sera difficile de nous battre.
Pourquoi « jusqu’à la trêve »?
Parce que la pause est tellement longue que je pars du principe qu’on remet les compteurs à zéro. Mais jusqu’à la fin de l’année, on sera très durs à battre. On reste sur six victoires consécutives, on est bien…
Revenons au Fola. L’idée, c’était d’envoyer un message à tout le monde?
Même pas. Dès le début de la semaine, le coach a tout fait pour nous enlever de la pression. Il nous a dit qu’on allait jouer pour trois points et pas l’avenir du championnat. Il a réussi à nous enlever cette pression-là. On a oublié l’enjeu, le fait qu’on jouait contre le champion en titre et que le Fola nous passerait devant s’il nous battait. Je ne sais pas comment il a fait pour que ça marche, mais ça a marché!
Le F91 a la meilleure attaque, la meilleure défense (à égalité avec le Progrès) et est la seule équipe à ne pas avoir connu la défaite cette saison. Avez-vous le sentiment d’être imbattables?
On n’est pas imbattables, mais on est plus performants que les saisons précédentes. Le plus flagrant, c’est au niveau de la reconversion défensive, où on est largement plus costauds. Un joueur comme Rodrigue Dikaba stabilise toute l’équipe. Il a une telle agressivité qui change tout. À côté de lui, Joël Pedro est en pleine bourre. Pour moi, ce n’est pas un vrai n° 10, car il pense naturellement à ses tâches défensives. Et puis il y a Kevin Nakache pour apporter la touche technique. Ce milieu de terrain nous fait beaucoup de bien. À eux trois, ils équilibrent l’équipe. D’autres peuvent s’y coller, mais pour l’instant, ce sont eux qui sont plus dans la lumière. On a un milieu de terrain de haut niveau.
Qu’est-ce qui a changé depuis l’arrivée de Michel Leflochmoan?
Sur le terrain, on a un meilleur bloc. Après, dans son approche, je dirais que c’est un coach qui est toujours positif. Il ne retient jamais le négatif, de manière à nous donner confiance. Par exemple, samedi, il y avait 0-0 à la mi-temps et il nous a dit qu’on faisait le match qu’il fallait faire et qu’il nous manquait simplement les buts. Il a continué son discours en nous disant qu’il était sûr que ces buts allaient arriver après la pause.
Qu’est-ce qui pourrait faire en sorte que la machine s’enraye?
Si on prend les adversaires de haut et qu’on se met à ne plus jouer notre jeu, alors on pourrait être en difficulté. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Même quand on joue contre des petites équipes, le coach nous en parle comme s’il s’agissait d’une grande équipe. Voilà pourquoi aujourd’hui, peu importe l’adversaire, il n’y a pas de baisse de garde.
Le mal peut-il venir des mécontents qui ne jouent pas?
C’est le coach qui gère l’effectif. C’est sûr que c’est un moment difficile pour ceux qui ne jouent pas, surtout qu’ils seraient titulaires partout ailleurs au Luxembourg. Mais je me dis que lorsque le coach les alignera, ils auront l’occasion de rappeler qui ils sont et ce sera bénéfique non seulement pour eux mais pour toute l’équipe..
Le déplacement à Differdange de dimanche, vous le voyez comme une manière d’assommer le championnat?
Non, non, non! Il reste beaucoup trop de matches pour dire ça. Disons que si on gagne là-bas, Differdange aura du mal à nous revoir. Tout ce que je sais, c’est que depuis que je suis au club, Differdange nous réussit bien en championnat, mais pas du tout en Coupe.
Historiquement, comment cela se passe entre Omar Er Rafik et vous?
Je n’ai pas trop de souvenirs précis de nos duels. Je peux m’adapter à n’importe quel type d’attaquant, dont Er Rafik. Je suis au Luxembourg depuis quatre ans et je vois qu’il marque beaucoup plus que les saisons précédentes. Mais je ne me focalise pas sur Er Rafik. Le danger, c’est l’ensemble de l’équipe de Differdange. Elle va abandonner le ballon et jouer en contre, on sait ce qui nous attend.
Matthieu Pécot