Mathias Jänisch, nouveau patron et récupérateur du FCD03 fait sa profession de foi avant la reprise, demain, face au Fola.
Très peu habitué aux avertissements et encore plus aux expulsions puisqu’il a reçu son premier rouge la saison passée après sept saisons vierges, le latéral gauche reconverti revient à ses premières amours de sentinelle devant la défense, avec un brassard de capitaine et la volonté de voir couronnée sa génération. Cette saison si possible.
Differdange doit-il frapper fort, samedi, contre le champion en titre ?
Mathias Jänisch : On va essayer en tout cas. Dominer un match, c’est bien joli, mais c’est du discours. Alors qu’on veut surtout les trois points.
Mais Differdange a-t-il passé le cap qui lui permettrait de ne plus jouer uniquement en contre face aux grandes équipes de ce championnat? Marc Thomé, depuis son banc, assure que oui. Et vous, depuis le terrain, vous avez ce sentiment ?
Question difficile. A-t-on les joueurs qui pourraient nous offrir une plus grande possession de balle? Bon, le Fola, c’est le champion, mais si c’est la question, on n’a aucun complexe et on ne se contentera pas de jouer le contre!
La question était surtout de savoir si vous en aviez les moyens.
En tout cas, c’est un développement récent du jeu de Differdange. On n’est plus une équipe de contres, non. Parce qu’avoir plus le ballon, finalement, c’est la clef pour avoir plus d’occasions de but et faire en sorte que l’adversaire s’en crée moins. Bon, on a recruté un Gonçalo Almeida et un Jordan Yéyé est dans une forme très intéressante. Forcément, le niveau va s’élever.
Vous ne nous avez pas cité le retour aux affaires d’un Sinani, qui pourrait pourtant être l’une des révélations de la saison…
Oui, bien sûr, c’est un super joueur. Il faut marquer aussi quand on joue en 8 et c’est ce qu’il tente de faire. Et tous les autres ne doivent pas oublier qu’une saison, c’est long, qu’on a besoin de tout le monde.
C’est bizarre que vous vous sentiez obligé de répéter les mises en garde qu’avait déjà brandies un Marc Thomé, agacé par l’attitude de certains joueurs à Bala Town, en Europa League, face à leur statut de remplaçant.
Parce qu’il ne faut jamais l’oublier et que ce n’est jamais inutile de le répéter. Tout le temps. L’équipe qui commencera la saison ne sera pas forcément celle de l’automne. Ce n’est pas une vérité arrêtée.
Vous, vous êtes sûr d’y être. Ce nouveau rôle de sentinelle devant la défense que Marc Thomé vous a confié vous plaît-il ?
Oui, j’aime cette position et j’y étais préparé puisqu’à Grevenmacher (NDLR : à ses débuts, en 2007), j’évoluais milieu de terrain récupérateur. Tout comme en U17 et U19. Ça n’a changé qu’à mon arrivée en sélection avec Guy Hellers, qui m’a mis arrière gauche, tout comme Dan Theis à Differdange. Et voilà, maintenant, j’y reviens.
C’est un boulot complètement différent.
Il faut d’autres qualités. Tu touches plus le ballon, tu as aussi plus de duels et plus de responsabilités.
Plus de duels, ça vous convient ? La saison passée, contre le Fola justement, vous aviez reçu le premier carton rouge de votre carrière, déjà riche de près de 180 matches de Division nationale. D’ailleurs, vous tournez en championnat à un carton jaune tous les huit matches en moyenne, ce qui est plutôt très bas pour un joueur à vocation défensive…
(Il rit) Oui, j’avais pris un deuxième jaune pour avoir tiré le maillot de Stefano Bensi. Je suis un joueur dur mais dans les limites. On peut être dur mais rester dans les limites non? Moi, je n’aime pas prendre des cartons pour rien. Là, forcément, si je reste milieu de terrain, je risque d’en recevoir un peu plus. Parce que quand tu dois mettre le pied, tu dois le mettre…
Entretien avec Julien Mollereau