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Initiatives anti-gaspi en rayon de la grande distribution


Dates courtes, promotions, opérations fruits et légumes "moches", recyclage... La grande distribution s'organise contre le gaspillage alimentaire. (illustration AFP)

La grande distribution française est convoquée ce jeudi par la ministre de l’Écologie, afin de lutter davantage contre le gaspillage alimentaire. Mais dans les rayons, plusieurs initiatives anti-gaspi (dons, recyclage, opérations commerciales…) existent déjà.

Au Carrefour Auteuil de Paris (16e arrondissement), le rituel est bien rodé : plusieurs fois par jour, des camions se massent à l’arrière du magasin pour charger des chariots remplis de victuailles. L’assocation «La Main tendue pour demain» les redistribuera «aux familles dans le besoin». Partenariat qui permet «de collecter 70 tonnes de nourriture par an, soit l’équivalent de 60 à 70 paniers-repas quotidiens».

Le magasin a également noué des contrats avec quatre autres organismes caritatifs pour les approvisionner. Une équipe spéciale de trois personnes est chargée de collecter plusieurs fois par jour dans les rayons les produits dont la date de péremption arrive bientôt à échéance ou dont les emballages ont été endommagés. «L’an dernier, 160 tonnes de nourriture ont ainsi été donnés, soit l’équivalent de 320 000 repas», explique Soëd Toumi, directrice du Carrefour Auteuil.

A l’échelle du groupe Carrefour, c’est l’équivalent de 77 millions de repas qui ont été redistribués en 2014 à plus de 800 associations, ajoute Sandrine Mercier, directrice développement durable du distributeur, rappelant que le premier partenariat de l’enseigne avec les Banques alimentaires remonte à 1994. Autre mesure phare, les promotions ponctuelles qui sont régulièrement instaurées sur les produits à date courte pour éviter qu’ils soient perdus, tout en permettant aux consommateurs de bénéficier de ristournes avantageuses.

Rien ne se jette, tout se transforme

Lutter contre le gaspillage passe aussi par une meilleure gestion des stocks, via des prévisions informatiques pour des commandes optimisées ou bien directement au sein des magasins par des systèmes de réutilisation des aliments : les croissants invendus sont transformés en croissants aux amandes, les framboises un peu défraichies sont utilisées pour confectionner des gâteaux en pâtisserie…

Au final, aujourd’hui, «on ne jette quasiment plus aucun produit alimentaire : ils sont soit transformés, soit donnés, soit recyclés», explique Sandrine Mercier. Car pour les produits impropres à la consommation, Carrefour s’est associé à Veolia pour la méthanisation de ses déchets. Sur le magasin parisien, ce sont ainsi 51 tonnes qui sont recyclées chaque année. Quant à l’accusation de Ségolène Royal de javelliser certaines denrées, «cette pratique n’existe pas chez nous, elle est tout bonnement interdite», assure la directrice.

Les dons restent également monnaie courante : la grande distribution, «avec 31% des dons, est le premier donateur aux associations», indique la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution, qui souligne que le secteur n’est responsable que de 5 à 10% du gaspillage alimentaire en France, loin derrière la restauration (15%) ou les ménages (70%).

AFP/A.P

Dates courtes et légumes « moches »
La plupart des grands distributeurs français sont également engagés dans diverses pratiques anti-gaspillage. Leclerc, Intermarché et Système U ont noué des partenariats avec la start-up «Zéro gachis», pour instaurer des rayons spéciaux pour les produits à date courte, vendus à tarifs réduits, jusqu’à -70%.
Intermarché a également lancé l’an dernier une vaste campagne pour valoriser les fruits et légumes «moches», souvent boudés par les consommateurs et destinés à la poubelle. A la clé : un grand succès d’image mais aussi de ventes pour l’enseigne. L’initiative, portée par le collectif «Les Gueules Cassées», a depuis été étendue à d’autres distributeurs (Auchan, Monoprix…).