L’entraîneur du FC Metz, Philippe Hinschberger, condamne un acte « inadmissible » qui a réduit à néant une prometteuse entame de match. Sans doute l’une des meilleures à domicile depuis le début de saison.
Au lendemain de ce match arrêté, quel est votre sentiment d’un point de vue sportif ?
Philippe Hinschberger : « On est hyper frustré ! On ne sait évidemment pas comment se serait terminé ce match, mais au regard de notre prestation, on peut raisonnablement penser qu’on avait la possibilité de basculer avec 21 points et prendre un peu d’air au classement. Au lieu de ça, on reste bloqué à 18 points avec ce truc désagréable au-dessus de la tête tant que tout ne sera pas réglé par les instances. »
Une première demi-heure très prometteuse…
« Oui. On est rentré dans le match comme il fallait. C’était tout à fait conforme à ce qu’on voulait et pouvait faire au regard des absences des uns et des autres. On savait que Lyon, qui avait finalement aligné sa grosse équipe, allait monopoliser le ballon et le but était de leur faire mal à la récupération. C’est ce qu’on a parfaitement réalisé à l’image, notamment, de Renaud ( Cohade ) ou d’Habib ( Diallo ) qui a systématiquement pris la profondeur comme on lui avait demandé. »
L’envie et la détermination étaient également au rendez-vous…
« On s’est souvenu de ce qu’on n’avait pas bien fait avant. Cette fois, on n’a pas regardé l’adversaire. Au contraire : on était présent dans les duels et dans le positionnement c’était très intéressant. On s’est procuré au moins deux belles occasions et on marque un superbe but. »
Le premier de Gauthier Hein chez les pros. Qui ne comptera pas. Comment a-t-il réagi après l’arrêt du match ?
« Mettez-vous à sa place ! C’est forcément rageant ! Cela dit, je suis content pour lui. Il jouait peu ces derniers temps mais en raison des absences il a débuté ce match et, surtout, prouvé sa progression. Sur les trois-quatre premières rencontres, ce qu’il lui manquait c’était de l’efficacité sur les centres et les frappes… »
Comprenez-vous la décision prise d’arrêter définitivement ce match ?
« Ce n’est pas à moi d’en juger. Ce n’est pas mon rôle. Je préfère laisser le club communiquer sur ce sujet. Mais à partir du moment où un joueur est blessé par un incident n’ayant rien à voir avec le terrain, la décision tombe d’elle-même… »
Quelle a été la réaction des joueurs dans les vestiaires ?
« Comme moi, ils étaient incrédules ! Dans une incompréhension totale. Ce n’est pas comme ça qu’on va nous aider. J’ai vraiment du mal à comprendre. Oui, nous avons perdu à Nancy. Oui, on en a pris quatre. Oui, c’était un derby dont je comprends parfaitement l’importance aux yeux des supporters. Mais ce n’est qu’un match de foot ! La grève des chants, les banderoles, cela ne me pose aucun problème. Mercredi, après le derby, les joueurs et moi-même avons parlé avec les supporters. Là encore, aucun problème. Mais le comportement de quelques-uns, samedi, est inadmissible. »
Dès ce lundi, il va falloir vous pencher sur la préparation du déplacement à Bastia. Pas forcément facile après la semaine que vient de traverser votre équipe ?
« Il vaut pourtant mieux qu’on se mette rapidement dans les meilleures dispositions. Les Bastiais viennent d’en prendre cinq contre Monaco et ils ne vont pas nous attendre avec des bouquets de fleurs. La semaine qui vient de s’achever a effectivement été difficile sportivement mais pas seulement… Pourtant, dans le foot, comme dans la vie, il faut toujours regarder devant. »