Accueil | Actualités | Incendies dans le sud de le France : trois hommes présentés au juge

Incendies dans le sud de le France : trois hommes présentés au juge


Un hélicoptère des pompiers lutte contre un incendie à Artigues, le 27 juillet 2017. (Photo : AFP)

Après quatre jours d’incendies dans le Sud-Est et en Corse, plusieurs enquêtes sont en cours pour déterminer les origines des sinistres et trois premiers suspects ont été présentés à un juge vendredi dans les Bouches-du-Rhône en vue d’une mise en examen.

Deux adolescents de 16 et 17 ans sont soupçonnés d’être à l’origine d’un incendie à Carro (163 hectares brûlés), et pourraient être mis en examen dans la soirée pour «destruction volontaire par incendie», a annoncé une source judiciaire. Au cours de leurs investigations, les enquêteurs ont retrouvé dans leur sac à dos «des allumettes et un briquet», a-t-on précisé de même source. Un troisième homme, âgé de 42 ans, est soupçonné d’avoir causé accidentellement un feu à Peynier (100 ha) et pourrait être mis en examen pour «destruction involontaire de bois ou forêt».

Selon les premiers éléments, les trois mis en cause ont nié leur implication. Outre leur mise en examen, le parquet d’Aix-en-Provence a demandé leur placement sous contrôle judiciaire. La Haute-Corse et le sud-est de la France, dont des villes touristiques de la Côte d’Azur, ont été le théâtre cette semaine de plusieurs feux qui ont brûlé quelque 7 200 hectares, blessé une vingtaine de sapeurs-pompiers et obligé, entre autres, la commune de Bormes-les-Mimosas (Var) à évacuer 10 000 personnes dans la nuit de mardi à mercredi.

« Véhicule suspect »

Dans cette commune touristique où le feu a été fixé jeudi et les habitants et vacanciers autorisés à rejoindre leurs logements dans la soirée, les enquêteurs poursuivent leurs investigations. Aucune garde à vue n’a encore eu lieu, mais la présence d’un «véhicule suspect a été signalée par des riverains» mardi soir sur les lieux, a révélé une source proche de l’enquête, précisant que «le foyer de départ n’est pas déterminé avec exactitude».

«Entre l’évacuation des habitants, les reprises de feu, il n’est pas toujours facile de trouver les personnes» pour mener cette étude, relève Mathieu Banquet, de l’Observatoire national des forêts et membre de la cellule Vulcain, chargée sur place de trouver les causes de ces départs de feu. Sur le terrain, la situation tend vendredi à s’améliorer grâce à des «conditions météo plus favorables», a souligné le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Malgré l’accalmie, les équipes restent «extrêmement concentrés à Bormes-les-Mimosas, où nous avons encore un certain nombre de difficultés, et Artigues, où la situation n’est pas totalement maitrisée», a poursuivi le ministre.

A Artigues (Var), 480 sapeurs-pompiers, appuyés de 150 engins et plusieurs moyens aériens (Canadair, Tracker, Dash) étaient déployés pour éteindre le feu qui a déjà parcouru «environ 1 700 hectares de végétation», selon les pompiers. Les autorités ont appelé les habitants à la vigilance, invoquant un «risque très sévère» d’incendie, en particulier dans les forêts du département. Au cours des interventions dans le Var, «12 sapeurs-pompiers ont été blessés légèrement : 8 à La Croix-Valmer, 2 à Artigues et 2 à La Londe/Bormes-les-Mimosas», a détaillé la préfecture.

Dans ce département, «aucune interpellation ou placement à garde à vue n’ont eu lieu», a précisé une source proche de l’enquête, précisant qu’«aucune piste n’est pour l’heure privilégiée». Selon un bilan provisoire du Centre opérationnel de crise de la zone sud (Cezoc), quelque 7 208 hectares de végétation ont brûlé en quatre jours, sans faire de victimes. Le premier incendie, qui s’était déclenché lundi dans le massif du Luberon, dans le sud du Vaucluse, a ravagé 1 275 hectares. L’incendie de Carros (Alpes-Maritimes) a brûlé 70 hectares. Dans le Var, 500 hectares ont brûlé à La Croix-Valmer et 1 600 à Bormes-Les-Mimosas. Dans les Bouches-du-Rhône, 163 hectares ont brûlé à Carro et 100 à Peynier. En Haute-Corse, 1.800 hectares de maquis sont partis en fumée (source Cezoc).

Le Quotidien/AFP