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Hyper Cacher : retrait de plaintes contre BFMTV


Lors de l'attaque de l'Hyper Cacher, il y a tout juste un an, BFMTV avait diffusé des informations sensibles sur la localisation des otages, alors que le tueur Amédy Coulibaly n'était pas neutralisé. (Photo AFP)

Des ex-otages de l’Hyper Cacher, qui accusaient BFMTV de les avoir mis en danger en révélant pendant le drame de janvier 2015 que l’un d’eux se cachait dans la chambre froide, ont retiré leur plainte après un accord avec la chaîne d’info.

« Dans un souci d’apaisement, BFMTV souhaite réitérer ses plus vifs regrets pour avoir diffusé cette information », alors que le tueur Amédy Coulibaly n’était pas neutralisé, « une faute qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour la vie, l’intégrité et la sécurité des otages », déclare la chaîne dans un communiqué commun avec les plaignants, transmis par leurs avocats, Me Patrick Klugman et Me Hervé Temime. La chaîne a aussi annoncé qu’elle allait verser 60 000 euros au Fonds social juif unifié, pour le soutien des victimes de terrorisme.

La divulgation de cette information sensible constituait le principal reproche des six ex-otages dans leur plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui fin mars, qui avait déclenché l’ouverture d’une enquête préliminaire au parquet de Paris.

Une charte en place

La chaîne, qui avait déjà exprimé ses regrets et a réitéré ses excuses, annonce aussi qu’elle profite de l’occasion pour promulguer une charte. Celle-ci prévoit notamment qu’en cas de prise d’otage ou d’enlèvements, BFMTV « veille à prendre toutes les dispositions nécessaires pour ne pas mettre en danger la vie des otages, des personnes victimes d’enlèvements ou d’attentats, à respecter leur intégrité et la sensibilité de leurs proches ».

Les plaignants « voulaient absolument que ce dérapage soit pris en compte, assumé et qu’il ait des conséquences positives », a commenté leur avocat, Patrick Klugman. De l’Hyper Cacher à l’assaut de l’imprimerie de Dammartin-en-Goëlle, la couverture des attentats de Paris en janvier, notamment leur suivi en continu et la divulgation prématurée de certaines informations, avaient fait débat et suscité des polémiques. Le gendarme de l’audiovisuel (CSA) avait adressé 21 mises en demeure à 16 médias, pour des « manquements graves », susceptibles de « conséquences dramatiques ».