Le directeur général de HSBC a annoncé mardi que plus de la moitié du millier d’emplois que la banque britannique s’apprête à déplacer de Londres à Paris concerneraient des Français, au moment où le Royaume-Uni s’apprête à actionner les négociations sur le Brexit.
À l’occasion de la présentation de ses résultats annuels mardi, ce géant bancaire mondial a répété qu’il prévoyait de déplacer un millier de postes depuis Londres vers Paris progressivement au cours des deux prochaines années, selon l’avancée des négociations sur la sortie britannique de l’Union européenne.
« Un millier d’emplois ne pourront plus légalement être accomplis au Royaume-Uni une fois que ce pays aura quitté le marché unique européen et devront être déplacés dans un autre pays de l’UE », a précisé le directeur général de la banque, Stuart Gulliver, lors d’une conférence téléphonique.
« Pour nous, ce pays c’est la France, car nous avons en France une banque universelle qui a toutes les licences » pour accomplir les différents métiers bancaires, a précisé le dirigeant. La banque emploie actuellement près de 9.500 salariés en France.
D’après le directeur général, HSBC devrait être l’une des dernières parmi les banques à concrètement déplacer des emplois hors du Royaume-Uni dans le cadre du Brexit, vu que cette opération sera pour elle relativement simple à accomplir.
« Parmi le millier d’emplois, probablement plus de la moitié concerneront des Français qui travaillent à Londres et retourneront chez eux », a poursuivi M. Gulliver, interrogé sur d’éventuelles mesures d’accompagnement prévues autour de ces mouvements.
Il a toutefois tenu à rassurer sur l’engagement britannique de la banque, où cette dernière conservera 42.000 employés, notamment pour son siège mondial et pour ses activités spécifiquement britanniques.
« Je pense que Londres demeurera le centre financier dominant » en Europe, a jugé le numéro un exécutif de HSBC, qui dispose aussi d’activités à New York mais surtout à Hong Kong et en Extrême-Orient en général.
La plupart des grandes banques ont prévenu néanmoins qu’elles réfléchissaient à déplacer certaines activités et les emplois qui vont avec sur le continent à cause du Brexit. Plusieurs places financières, dont Paris, mais aussi Francfort, Luxembourg, Amsterdam ou encore Dublin, cherchent à attirer une partie de ces transferts.
Le Quotidien / AFP