Le traitement de l’islam dans la littérature et les médias est devenu «obsessionnel» en Occident, déclare l’écrivain Michel Houellebecq, selon lequel son dernier ouvrage «Soumission» participe à cette tendance.
Michel Houellebecq, 59 ans, a tenu ces propos dans une interview publiée dimanche par le quotidien britannique The Guardian, à l’occasion de la parution cette semaine de la traduction en langue anglaise de son dernier livre, «Soumission».
Le flot des livres et des couvertures de magazines évoquant la peur de l’islam «est effectivement devenu obsessionnel», déclare-t-il. A la question de savoir si son dernier ouvrage participe à cette tendance, il répond: «Bien sûr, bien sûr». «Mais je ne ressens pas le besoin de m’excuser. Il est impossible d’augmenter la proportion qu’occupe déjà l’islam dans les informations. Nous sommes déjà presque à 100%», explique-t-il.
En 2002, Houellebecq a été accusé par des associations d’inciter à la haine raciale après avoir déclaré: «La religion la plus con, c’est quand même l’islam. Quand on lit le Coran, on est effondré… effondré!». «Soumission», son dernier ouvrage, décrit une France islamisée en 2022 après l’élection à la présidence de la République du chef d’un parti musulman.
Le Guardian souligne que Houellebecq, en raison de ses prises de position controversées sur l’islam, vit actuellement sous protection policière permanente. A la question de savoir s’il est islamophobe, l’écrivain répond: «Probablement, oui, mais le mot ‘phobie» signifie ‘peur’ plutôt que ‘haine’». La peur du terrorisme, précise-t-il.
Même si les terroristes sont très peu nombreux, «des gens très peu nombreux peuvent avoir un puissant effet. Ce sont souvent les minorités les plus résolues qui font l’Histoire», souligne Michel Houellebecq.
AFP/M.R.