« Je n’aurais pas dû employer le terme ‘attaque' » après l’irruption de dizaines de manifestants le 1er mai dans l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, a reconnu vendredi le ministre français de l’Intérieur, après plus de 24 heures de polémique.
Le ministre a estimé qu’il aurait dû lui préférer le terme « intrusion violente », évoqué devant lui par des responsables de l’hôpital parisien, dont le personnel était « choqué », et qui est « plus adapté » aux faits.
« Accepter de revenir sur ses mots, ça ne me pose aucun problème », a-t-il poursuivi, lors d’une conférence de presse en marge d’une visite à Toulon. « C’est naturel aussi qu’un homme politique soit un homme qui (…) puisse se dire qu’une situation a évolué ».
« Attaque, c’est le mot qui m’est venu » après avoir rencontré le personnel sur place, a expliqué le ministre, mais « retenez le terme que vous voudrez », a-t-il lancé. « J’entends les reproches, je souhaite qu’aucune polémique n’existe sur le sujet », a poursuivi le locataire de la place Bauveau.
Il récuse toute idée de démission
Christophe Castaner avait été accusé jeudi par plusieurs responsables politiques de manipulation, alors que des vidéos sur les réseaux sociaux semblaient plutôt montrer des manifestants se réfugiant dans l’enceinte de l’hôpital pour échapper aux gaz lacrymogènes.
Le chef de file de la France Insoumise, jean-Luc Mélenchon, l’avait notamment qualifié « d’incompétent » et de « menteur ».
Vendredi, Christophe Castaner a récusé toute idée de démissionner : selon l’opposition, « il faudrait changer de ministre de l’Intérieur toutes les semaines », a-t-il ironisé.
Le ministre a toutefois dit qu’il ne regrettait pas la visite qu’il avait rendu au chevet d’un policier blessé. Il a insisté sur le fait que « l’enceinte de l’hôpital a été forcée », que des « insultes » ont été « évoquées dans la plainte de la directrice de l’hôpital », et a aussi fait état de « jets de pierre qui sont aussi une agression ».
« Un hôpital est un lieu que nous devrions protéger par dessus tout » a poursuivi le ministre, affirmant que « sans l’intervention des forces de l’ordre une catastrophe aurait pu se produire ».
AFP