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Homosexuels exclus du don du sang : le comité d’éthique partisan du statu quo


L’exclusion permanente des homosexuels du don du sang doit être maintenue pour l’instant, selon le Comité Consultatif national d’éthique (CCNE) qui prône une réflexion collective et de nouvelles recherches avant toute modification.

« Au stade actuel des connaissances, et tant que les réflexions, évolutions et recherches demandées n’auront pas abouti, toute modification des contre-indications exposerait à des risques médicaux qui doivent être pris en considération d’un point de vue éthique », indique le CCNE dans un avis rendu public mardi. Ces risques sont, selon le CCNE, « liés aux incertitudes scientifiques actuelles mais aussi à une absence d’évolution des campagnes d’information qui permette une véritable responsabilisation des personnes qui ont eu des comportements à risques récents ».

L’avis du CCNE avait été sollicité par la ministre de la Santé Marisol Touraine, suite à des évolutions intervenues dans plusieurs pays occidentaux et aux demandes pressantes de plusieurs associations assimilant cette interdiction du don du sang à une forme de discrimination sur l’orientation sexuelle. Les homosexuels sont exclus de la collecte du sang en France depuis 1983 en raison d’un risque accru de contamination par le virus du sida.

Leur exclusion est permanente contrairement aux hétérosexuels qui font seulement l’objet d’exclusions temporaires (en général quatre mois) lorsqu’ils ont eu des rapports sexuels à risques (non protégés ou avec plus d’un partenaire au cours des 4 derniers mois). Dans son avis, le CCNE relève également qu’il « n’est pas dans la mission du CCNE de se prononcer à l’avance sur ce qu’il conviendrait de faire en préjugeant du résultat des recherches scientifiques et médicales comme des évolutions qu’il propose ». « Pour ces raisons, le CCNE dans sa majorité recommande que – dans l’attente des recherches et des évolutions demandées – les contre-indications soient maintenues ».

AFP