Le président du FC Metz, Bernard Serin, a officialisé jeudi la nomination de Philippe Hinschberger à la place de José Riga. Le nouvel entraîneur devra reconquérir un peuple et la Ligue 1 à la fois.
Que représente pour vous cette nomination à la tête du FC Metz ?
Philippe Hinschberger : C’est un grand retour aux sources. Cela fait vingt ans que je suis parti, j’ai vogué sous d’autres cieux. Aujourd’hui, je reviens pour relever un gros challenge que m’a confié le président Serin. C’est un véritable honneur, une grande fierté de revenir dans ce club où j’ai tout fait : mes armes, ma carrière, mes victoires, mes défaites…
C’est un sentiment de grand bonheur, mais je suis aussi devant la difficulté de la tâche. Il ne faut pas se leurrer, il y a un objectif à atteindre, la montée en Ligue 1, qui est difficile. J’arrive à un moment où, s’il y a un changement de coach, la situation n’est pas propice. J’arrive plutôt dans une pente descendante. Il va déjà falloir stopper la série négative et repartir de l’avant.
Quels sont les premiers changements que vous allez opérer ?
Il y a des aménagements à faire puisque, sur le dernier mois et demi, le club est en manque de résultat, ce qui n’était pas forcément le cas au départ, avec aussi sur certains matches, et j’en ai vu quelques-uns, pas mal de réussite. C’est souvent celle qui colle aux équipes de tête. Le premier gros chantier aujourd’hui, c’est réduction de l’effectif, il y a trop de monde. Quand il y a trop de monde, trop de gens ne jouent pas. Quand trop de joueurs ne jouent pas, ce sont eux qui sont négatifs et tirent le vestiaire vers le bas. Ce n’est pas untel ou untel, c’est un phénomène.
Le deuxième chantier va être de redonner de la confiance à cette équipe par ce qu’on va mettre en place à l’entraînement, qui sera obligatoirement différent entre mon prédécesseur et moi, puisque chacun a ses sensibilités, avec un nouveau staff technique, un nouveau mode de communication. Les joueurs vont aussi trouver quelque chose de neuf, ça va forcément les remobiliser, intéresser, peut-être redistribuer les cartes. Certains vont penser que c’est une manière de repartir de zéro. Le but est aussi de regagner un match le plus rapidement possible pour stopper cette spirale négative, qui fait que le club a pris cette décision.
Je vais mettre en place un fonctionnement Philippe Hinschberger, c’est tout. Je vais travailler avec mon cœur, mes tripes, ma manière de faire, aidé par des gens qui seront également nouveaux. Ça prendra le temps que ça prendra, mais il faut que ça en prenne le moins possible. C’est ça aussi quand on arrive en cours de saison.
Les valeurs du FC Metz sont importantes à vos yeux, vous en parlez beaucoup. Quelles sont-elles ?
C’est quelque chose qui nous a toujours portés. Quand j’ai commencé au FC Metz, on était quinze Lorrains sur les dix-huit joueurs de l’effectif. Aujourd’hui, avec l’internationalisation du football, ce n’est plus possible. Simplement, les valeurs d’un club sportif doivent être véhiculées, par les joueurs aussi, même s’ils ne restent que six mois, puisqu’on nous a inventé un mercato d’hiver. Avant de commencer à faire des passes et à marquer des buts, il faut déjà courir, gagner des duels.
Qu’est-ce qu’attendent les supporters du FC Metz ? Je ne pense pas qu’ils aient changé, que la Lorraine ait changé d’état d’esprit. Ces valeurs, je les connais très bien, ce sont des valeurs d’abnégation, de courage, on veut des gens qui mouillent le maillot. On ne supporte pas les fainéants, les fumistes. Je n’ai pas l’impression qu’il y en a quand je regarde les matches. Ça cavale, ça essaye de bien faire. Dans la difficulté, il faut analyser. Il y a parfois peu de différences quand on perd 1-0 que quand on gagne 1-0. Même très souvent.
Recueilli par Maxime Rodhain (Le Républicain Lorrain)