Des représentants du «Collectif pour une France accessible» se sont rassemblés lundi en début d’après-midi près de l’Assemblée nationale, pour remettre aux députés plusieurs sacs postaux contenant les noms des 232 000 signataires d’une pétition pour l’accessibilité.
Quand les participants – dont une dizaine de personnes en fauteuil roulant – ont voulu se diriger vers l’entrée de l’Assemblée nationale pour remettre les sacs, ils ont été bloqués par des barrières déployées par des policiers, comme le montre une vidéo mise en ligne sur la page facebook de l’Association des paralysés de France (APF).
Une délégation accompagnée de deux députés Les Républicains a finalement pu passer pour amener les sacs au Palais Bourbon, a indiqué Patrice Tripoteau, directeur général adjoint de l’APF, l’une des associations membres du collectif. Le projet de loi ratifiant l’ordonnance accordant de nouveaux délais pour la mise en accessibilité des lieux ouverts au public et des transports, devait être examiné en séance publique dans la soirée.
Le sportif Philippe Croizon, amputé des quatre membres en 1994 après un grave accident, et qui a depuis traversé la Manche et quatre détroits à la nage, était présent. Selon lui, le succès remporté par cette pétition diffusée sur le site change.org montre que «même les citoyens lambda ont compris que l’accessibilité, ça n’était pas seulement pour les personnes handicapées».
«Porter aux députés les 232 000 signatures de la pétition est un geste symbolique» visant à montrer que «les personnes âgées, les usagers des transports, les mamans ou les papas avec des poussettes» se sentent aussi concernés, a déclaré Alain Rochon, président de l’APF.
Ce rassemblement vise à «montrer qu’on existe, et qu’on est là, et qu’il ne faut pas qu’on nous oublie», a ajouté Philippe Croizon. Dix ans après la loi de 2005, qui avait prévu de rendre les lieux publics et les transports accessibles aux handicapés d’ici 2015, «c’est pas de la colère (qu’on ressent), c’est plutôt de la tristesse». Il a jugé inacceptables les nouveaux délais prévus (de trois à neuf ans) et les possibilités de dérogation, alors que la première loi sur l’accessibilité date de 1975, soit il y a 40 ans.
Le Quotidien/AFP