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Grève sur le RER A pour manquements à la sécurité


Environ 1,2 million de voyageurs empruntent chaque jour la ligne A du RER, la plus fréquentée d'Europe. (Photo AFP)

Le trafic était fortement perturbé jeudi sur la ligne A du RER, la plus fréquentée d’Europe, par une grève à l’appel de quatre syndicats qui dénoncent des manquements à la sécurité lors de la découverte de colis suspects.

Sur la portion exploitée par la RATP (branches Saint-Germain-en-Laye, Boissy-Saint-Léger et Marne-la-Vallée-Chessy), « un train sur deux » circulait à 7h, comme prévu par la régie aux heures de pointe du matin et du soir, a assuré un porte-parole. En heures creuses, la prévision est d’un train sur 4. Pour pallier le manque de trains, la RATP a renforcé dès l’aube les lignes de métro et certaines lignes de bus régulières

Environ 1,2 million de voyageurs empruntent chaque jour la ligne A du RER.

A la station Auber, hormis un cas isolé de passager en colère, l’ambiance sur les quais était de bon matin apaisée, sans bousculade particulière. « Tout se passe bien. Pourvu que ça dure », constate Jérôme Gabez, agent RATP. Idem à Châtelet, malgré une forte affluence sur les quais : « j’arriverai quand j’arriverai, je ne m’énerve pas », relativise un brin fataliste Stéphanie, enseignante en route pour préparer des sujets d’examen, qui attend depuis plus d’une heure.

« Divas du service public »

Dans leur préavis commun de grève d’une journée – jusqu’à vendredi 6h30 -, l’Unsa, la CGT, SUD et FO protestent contre des « consignes managériales inadaptées et dangereuses lors du traitement des objets abandonnés ». « Certaines valises laissées sur les quais sont ouvertes sans prévenir la police », selon la CGT.

La RATP assure de son côté que lorsqu’un colis suspect est signalé à un membre du personnel, celui-ci « prévient la permanence générale qui demande l’intervention des services de police ». Les signalements de colis « déclarés suspects » sont en hausse depuis le début de l’année et ont été « multipliés par quatre » depuis les attentats parisiens du 13 novembre.

Un motif de grève qui laisse certains passagers perplexes : « Ils se prennent pour des divas du service public à se mettre en grève pour des colis suspects. De toutes façons, s’il y en a un qui saute, il saute ! », lâche Émilie, cadre de 35 ans, croisée à Auber. D’autres ne savent pas de quoi il retourne ou n’étaient même pas au courant : « Il y a une grève ? », s’étonne un homme à Saint-Germain-en-Laye, alors qu’un train à deux étages s’apprête à partir, pas bondé, sous le regard de militaires qui patrouillent.

Pour cause justement de colis suspect au métro Bourse, la ligne 3 a elle été interrompue pendant une heure en début de matinée, entraînant un goulet d’étranglement au métro République.