Les usagers des transports publics, fortement perturbés depuis plus d’un mois par les grèves contre la réforme des retraites, vont pouvoir se faire rembourser leurs abonnements « Navigo » en Ile-de-France et TER en régions pour le mois de décembre, ont annoncé mercredi les différentes parties.
« J’ai obtenu de la RATP et de la SNCF le remboursement d’un mois d’abonnement mensuel, du passe Navigo, pour la grève de décembre », a indiqué la présidente d’Ile-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse, après avoir rencontré les PDG des deux groupes publics. Une plateforme dédiée va être mise en ligne par l’autorité régionale « d’ici la fin janvier » et « il faudra juste s’inscrire avec la preuve d’achat de son Navigo ou le numéro de son Navigo de décembre », a-t-elle précisé.
Si un éventuel dédommagement des voyageurs n’est pas obligatoire, la SNCF est contractuellement engagée avec Ile-de-France Mobilités à faire circuler au moins un train de banlieue sur trois. La RATP, elle, a une obligation contractuelle de 50% aux heures de pointe. Le directeur général des TER à la SNCF, Frank Lacroix, a indiqué pour sa part avoir « proposé aujourd’hui (mercredi) aux régions que la SNCF procède au remboursement total des abonnements TER pour le mois de décembre ». Même si l’offre s’est améliorée ces derniers temps, « on reconnaît que notre trafic a été très perturbé depuis le 5 décembre ».
Qui va payer ?
Les modalités de remboursement pour les abonnements hebdomadaires et mensuels seront disponibles sur les sites TER régionaux d’ici le 15 janvier. « Et pour les abonnements annuels, on va annuler le prélèvement de février », a précisé Frank Lacroix. La grève contre la réforme des retraites a tout particulièrement affecté les transports publics dans la région parisienne. Et Valérie Pécresse avait auparavant indiqué vouloir faire payer à la RATP et la SNCF – deux tiers pour l’une, un tiers pour l’autre – les 200 millions d’euros nécessaires pour rembourser les 2,5 millions de pass Navigo de décembre.
La RATP et la SNCF voulaient, elles, partager la facture avec Ile-de-France Mobilités en utilisant les pénalités qu’elles devraient verser à l’autorité régionale des transports. Le patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou avait notamment noté qu’Ile-de-France Mobilités allait « faire des économies parce que [la compagnie n’allait] pas lui facturer les trains qui n’ont pas roulé ». « Ile-de-France Mobilités n’a pas fait grève », avait répondu Valérie Pécresse. Finalement, il semble que l’autorité régionale des transports doive quand même mettre la main au pot : « Si jamais les demandes de remboursements sont trop importantes, Ile-de-France Mobilités pourra verser une partie des pénalités que les opérateurs doivent nous verser du fait de la grève », a reconnu Valérie Pécresse, se refusant à toute précision.
LQ/AFP