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Greg Adler : « Un ailier ou un attaquant ça doit prendre des risques »


Greg Adler n'a toujours pas compris pourquoi il était si peu utilisé cette saison. (Photo : LQ)

Le F91 part ce samedi en stage au Portugal. L’occasion pour Grégory Adler de prouver à Michel Leflochmoan qu’il peut s’imposer comme un titulaire indiscutable, ce qui est pour l’heure loin d’être le cas.

Le groupe dudelangeois s’entraînera pendant une semaine à Alcochete,sur les installations du centre deformation du Sporting Lisbonne. Au programme : du travail physique et deux matches amicaux.

Dans quel état d’esprit vous rendez-vous à ce stage au Portugal?

Grégory Adler : Il faut toujours montrer au coach que tu es là. Ce stage est différent de celui d’avant-saison. Je venais d’arriver, je ne connaissais personne. J’ai pris le pli. Je suis bien intégré et Fred Marques, avec qui j’avais joué à Amnéville, est arrivé. Niveau intégration, ça va.

Quel effet cette pause a-t-elle eu sur vous?

Si on parle de mon poids, je n’ai rien pris, contrairement à d’autres! J’ai cette chance de manger comme je le veux, sans pour autant que ça ait des conséquences sur mon corps.

Vous n’avez joué que cinq matches de BGL Ligue en première partie de saison, dont quatre comme titulaire. Considérez-vous cela comme un échec?

Non, car il n’y a qu’une demi-saison de jouée. Et j’ai signé pour trois ans, plus un en option. Alors je me dis que ce n’est qu’un temps d’adaptation. J’ai eu des chances de montrer sur le terrain que j’étais là, mais le problème, c’est que c’était surtout avec l’équipe réserve! Je n’ai aucune fierté à dire que je mets des quadruplés avec l’équipe réserve. Quand je joue ces matches, il s’agit aussi de faire attention à ses jambes… On ne peut pas me juger sur mes stats avec l’équipe première puisque je n’ai été aligné d’entrée que quatre fois. C’est difficile de donner un sens à ma saison pour l’instant.

Comment expliquez-vous votre situation? En avez-vous parlé avec Michel Leflochmoan?

On a eu une bonne discussion, mais bon, je suis d’avis que ça ne sert à rien de trop parler. C’est le terrain qui doit parler. Quand on avait discuté, j’en avais retenu qu’il fallait que je modifie ma façon de faire. Il fallait que je sois plus sobre, joue en deux, trois touches de balle. Je peux être encore beaucoup plus efficace. En fait, je suis sûr de mon football, mais mon jeu, il a fallu que je le change. Je suis un joueur qui aime dribbler, je prends des risques et d’ailleurs, pour moi, quand on est attaquant, la prise de risque fait partie du métier. J’ai un style de jeu qui ne fait pas l’unanimité, mais je reste au service du coach. Au F91, j’ai appris qu’il fallait jouer plus simple. C’est à moi de trouver le juste milieu entre mes convictions et ce qu’on me demande.

Est-ce que cela vous frustre de ne pas avoir du tout le même rôle qu’à Hostert, où tout passait par vous?

À Hostert, je n’avais pas cette petite pression à chaque entraînement. Là, je dois prouver. Je me retrouve dans une position qui ressemble à celle que j’avais vécue quand j’avais 18 ans et que jouais en CFA à Amnéville. Il faut que je me montre à chaque entraînement, c’est toute une atmosphère différente de Hostert qui s’est installée.

En signant à Dudelange, aviez-vous pris conscience de l’ampleur de la concurrence?

Oui, et je m’en suis rendu compte dès le premier entraînement. La qualité de notre effectif est vraiment très élevée.

Avez-vous fait des erreurs depuis votre arrivée?

Puisque je prends des risques, il y a du déchet dans mon jeu et ça ne plaît pas à tout le monde. Mais je continue de penser qu’un n° 10, un ailier ou un attaquant, ça doit prendre des risques. Alors je continuerai à en prendre.

Leflochmoan prône la stabilité et aime s’appuyer sur les hommes quand ils lui donnent satisfaction. Il n’a donc pas spécialement de raison de faire tourner. Cela vous fait-il peur?

Si Dudelange gagne, ça me va. Mais à un moment, ce sera forcément frustrant. Mentalement, c’est très difficile. J’ai plongé. Heureusement, des proches, des gens qui croient en moi m’ont soutenu, m’ont dit qu’il ne fallait pas que je doute de moi. Je me sens prêt à affronter les situations où je ne jouerai pas. Et puis, si l’équipe tourne bien, c’est quelque chose que je peux comprendre.

Vous est-il arrivé de regretter votre choix?

Jamais. Signer ici était une fierté et ça l’est toujours. Je suis là pour au moins trois ans et suis encore jeune (NDLR : il a 26 ans). Si le coach ne m’a pas mis cet hiver sur la liste des prêts, c’est qu’il croit peut-être un peu en moi.

Quel est votre plan pour gagner votre place de titulaire?

Être décisif à chaque fois qu’on fait appel à moi, de manière à ce que ce soit dur de m’enlever de l’équipe. Le voilà mon plan.

Entretien avec notre journaliste Matthieu Pécot