La grâce présidentielle partielle accordée dimanche par François Hollande à Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de réclusion pour le meurtre de son mari violent, a été accueillie avec enthousiasme par ses filles car leur mère pourrait bénéficier d’une libération conditionnelle dès la mi-avril.
« Après un nouvel entretien ce soir à 18h à l’Élysée François Hollande nous a annoncé qu’il accordait à notre cliente Jacqueline Sauvage une grâce présidentielle partielle », ont expliqué dans un communiqué les avocates de Jacqueline Sauvage, Mes Janine Bonaggiunta et Nathalie Tomasini.
« En octroyant par décret le relèvement de sa peine de sûreté de cinq années, il a réduit sa peine de deux ans et quatre mois. Ce qui veut dire concrètement qu’il a fait sauter le verrou de la peine de sûreté et qu’il permet à Jacqueline Sauvage de pouvoir être accessible à une libération conditionnelle dès la mi-avril 2016 », ont-elles expliqué.
« Nous avons informé les filles de Jacqueline Sauvage de cette décision favorable et de la date probable de sortie de leur mère. Elles sont réjouies, elles sont heureuses car le président les a entendues et ne les a pas déçues. Il a été fidèle à ses propos de vendredi dernier », ont rapporté les avocates. « Je suis bouleversée, je suis heureuse, je suis reconnaissante, je suis soulagée », a déclaré pour sa part Eva Darlan, créatrice du comité de soutien à Jacqueline Sauvage. « Je me dis que l’on va enfin peut-être pouvoir travailler sur la condition des femmes en France, et que malheureusement Jacqueline Sauvage a payé très très cher le fait que l’on puisse évoluer », a-t-elle ajouté.
L’Élysée a annoncé dimanche dans un communiqué cette « remise gracieuse de sa peine d’emprisonnement » qui lui « permet de présenter immédiatement une demande de libération conditionnelle ». « Le président de la République a voulu, face à une situation humaine exceptionnelle, rendre possible, dans les meilleurs délais, le retour de Mme Sauvage auprès de sa famille », a déclaré la présidence.
Le chef de l’État avait reçu vendredi à l’Élysée les trois filles de Mme Sauvage, 68 ans, ainsi que leurs avocates. Le 3 décembre, la cour d’assises du Loir-et-Cher avait confirmé en appel la condamnation à 10 ans de réclusion de la mère de famille, reconnue coupable d’avoir tué son mari de trois coups de fusil dans le dos en 2012, après 47 ans d’enfer conjugal.
Le Quotidien / AFP