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Gilets jaunes : Macron envisage un référendum


Le président français envisagerait un référendum le jour des élections européennes, le 26 mai. (Photo AFP)

Le président français, qui poursuivra lundi le « grand débat national » directement en banlieue parisienne pour sortir de la crise des « gilets jaunes », pourrait envisager l’organisation d’un référendum, selon la presse.

« Selon les confidences de ses proches, le président de la République est prêt à convoquer un référendum le jour des élections européennes, le 26 mai, pour s’extraire de la crise des Gilets jaunes », écrit ainsi le Journal du Dimanche.

Le chef de l’État tente en effet de reconquérir l’opinion après deux mois et demi de fronde sociale et de manifestations tous les samedis. Ainsi, pour la douzième semaine consécutive – « l’acte 12 » du mouvement – les cortèges ont rassemblé le 2 février 58600 personnes dans toute la France, d’après les chiffres officiels. Des manifestations émaillées d’incidents à Paris et dans plusieurs villes. La journée était dédiée aux victimes des « violences policières », qui ont souvent ouvert la marche avec leurs bandages.

La, ou les questions, posée(s) aux Français à l’occasion d’un tel référendum pourrai(en)t notamment porter sur des sujets institutionnels, comme la réduction du nombre des parlementaires, la reconnaissance du vote blanc et la limitation du cumul des mandats dans le temps. « Tout est sur la table, mais rien n’est décidé », a réagi dimanche l’entourage du président. Jeudi, M. Macron a confié à plusieurs journalistes que la question d’un référendum ferait « partie des sujets discutés » et devait « être cogitée ». La concomitance entre un tel référendum et un scrutin européen jugé comme déterminant pour l’avenir de l’UE ne serait pas sans difficulté.

La crainte d’un vote sanction

Un ministre, qui préfèrerait un référendum à questions multiples en juin, ou en septembre, insistait cette semaine sur le défi logistique que représenterait ce double vote. Sans oublier qu’il risquerait d’éclipser les enjeux européens si chers à Emmanuel Macron. « Je souhaite qu’on parle d’Europe le 26 mai », a d’ailleurs relevé dimanche la ministre française des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, prenant clairement ses distances. Selon elle, le président Macron n’a « pas encore pris sa décision ». D’autres redoutent un vote sanction contre le gouvernement, quatorze ans après le non français au référendum de 2005 pour une Constitution européenne.

« Il n’y a aucun tabou, aucun interdit pour le chef de l’État, mais il faut évidemment attendre la fin du débat avant d’envisager quoi que ce soit », souligne le ministre chargé des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, coanimateur du grand débat, dans le quotidien régional Ouest France dimanche. Après quatre premières rencontres en forme de stand-up, Emmanuel Macron se rend lundi à Evry-Courcouronnes, à une trentaine de kilomètres au sud de Paris, avec environ 300 élus et représentants d’associations. Jeudi, il ira à la rencontre des jeunes qui ont jusqu’à présent largement boudé ces discussions. L’organisation de débats publics partout en France sous l’égide des mairies est une réponse des autorités à la crise des « gilets jaunes », un mouvement social contre la politique fiscale et pour la défense du pouvoir d’achat en cours depuis le 17 novembre. Les premières rencontres ont débuté mi-janvier et s’achèveront mi-mars.

LQ/AFP