Le taux de chômage au Royaume-Uni a baissé à 4,4% à fin juin, au plus bas depuis le printemps 1975, a annoncé mercredi l’Office des statistiques nationales (ONS).
Ce chiffre, qui était à 4,5% fin mai, est meilleur que prévu par les économistes qui s’attendaient à une stabilisation, selon Bloomberg. Le taux de chômage évoluait à 4,9% fin juin 2016 au moment du vote pour le Brexit. Lors de la période de trois mois d’avril à juin, le pays comptait 1,48 million de chômeurs, soit 157.000 de moins qu’un an plus tôt. Dans le même temps, 32,07 millions de personnes occupaient un emploi pendant cette période, soit 338.000 de plus sur un an. Au total, 75,1% des personnes âgées de 16 à 64 ans occupaient un emploi, du jamais vu depuis 1971.
Cette hausse s’explique par une progression de 334.000 du nombre des personnes employées en contrat et dans une moindre mesure de celui des travailleurs indépendants (+23 000 à 4,81 millions). En revanche, les emplois aidés, financés par les pouvoirs publics, ont vu leur nombre reculer de 13 000. La baisse du chômage s’accompagne par ailleurs d’un recul du nombre de contrats «zéro heure», à 883 000 soit 20 000 de moins sur un an. Ces contrats ne garantissent aucun horaire et donc aucune rémunération fixe à l’employé.
L’ONS a comme d’habitude publié en même temps des données sur l’évolution des salaires (primes comprises), qui ont augmenté de 2,1% entre avril et juin sur un an. La progression est plus vive que prévu (+1,8% attendu) mais reste moins forte que l’inflation qui s’affichait à 2,6% fin juin sous l’effet d’un renchérissement du coût des biens importés en raison de la faiblesse de la livre. En conséquence, le pouvoir d’achat des ménages a reculé de 0,5%, précise l’ONS, soit une moindre baisse par rapport à fin mai (-0,7%).
Howard Archer, économiste chez EY Item Club, estime toutefois que la hausse des salaires s’explique en partie par le paiement des bonus dans le secteur financier. «Malgré un essoufflement de l’activité économique, l’emploi reste solide mais ne se traduit pas par une amélioration des revenus», explique-t-il. «Les entreprises sont clairement enclines à limiter les salaires au moment où elles font face à un contexte économique délicat et où leurs coûts de production ont augmenté nettement avec l’affaiblissement de la livre», complète-t-il.
La baisse du pouvoir d’achat suscite l’inquiétude de nombre d’économistes et nourrit le ralentissement de l’économie britannique depuis le début de l’année, alors que dans le même temps l’incertitude autour des négociations sur le Brexit commence à peser sur l’investissement des entreprises.
Le Quotidien/AFP