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Fuite d’eau à la centrale de Fessenheim : EDF condamnée à 7 000 euros d’amende


Le 28 février 2015, du fait de la rupture d'une canalisation dans une zone non-nucléaire de Fessenheim, 100 m3 d'eau (non radioactive) avaient inondé la salle des machines, conduisant la direction à arrêter d'urgence le réacteur numéro 1. (illustration AFP)

EDF a été condamnée mercredi par le tribunal de police de Guebwiller (dans le Haut-Rhin) à 7 000 euros d’amende pour sa mauvaise gestion d’une importante fuite d’eau survenue en 2015 à la centrale nucléaire de Fessenheim.

L’exploitant a été reconnu coupable d’avoir « exploité une installation nucléaire de base en violation des règles générales » du Code de l’environnement, selon les termes du jugement. Plus précisément, il est reproché à EDF de n’avoir pas suffisamment cherché à déterminer les causes de cette fuite, et de n’avoir pas « mis en œuvre les actions curatives, préventives et correctives appropriées », après cet incident.

EDF, qui a dix jours pour faire appel, a simplement indiqué qu’il « prenait acte » de cette décision. En plus des amendes, l’entreprise devra également verser 9 000 euros à trois des cinq associations antinucléaires qui avaient saisi la justice pénale de ces faits.

Le 28 février 2015, du fait de la rupture d’une canalisation dans une zone non-nucléaire de Fessenheim, 100 m3 d’eau (non radioactive) avaient inondé la salle des machines, conduisant la direction à arrêter d’urgence le réacteur numéro 1. Évoquant un « défaut d’étanchéité », la direction de la centrale avait mené des réparations, mais la conduite avait de nouveau rompu cinq jours plus tard, à environ un mètre de la zone réparée, et ce sous les yeux des inspecteurs de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) venus s’enquérir de la situation. L’ASN avait alors tancé EDF pour son « manque de rigueur » dans sa gestion et sa communication autour de l’incident.

« L’exploitant délinquant »

« EDF n’a pas analysé correctement l’enchaînement des causes de l’événement significatif qu’elle avait signalé », a jugé mercredi le tribunal de police.

Dans un communiqué, les cinq associations antinucléaires qui avaient saisi la justice se sont félicitées « de cette condamnation de l’exploitant délinquant ». Les « fuites en série » évoquées dans cette affaire « étaient la conséquence directe du vieillissement et du mauvais entretien des installations », ont affirmé ces associations. « Pour éviter qu’EDF ne récidive et ne dissimule à nouveau d’autres incidents après des réparations effectuées à la va-vite, il n’existe qu’une solution: arrêter définitivement et dès maintenant cette centrale en fin de vie. »

Les militants antinucléaires appellent le week-end prochain à de nouvelles manifestations – à Strasbourg, puis à Fessenheim – pour réclamer la fermeture de la plus vieille centrale nucléaire en activité en France.

Le Quotidien/AFP

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