Que l’on se trouve en France ou en Angleterre, le regard posé sur Chris Froome est radicalement différent…
L’ensemble de la presse britannique a célébré le «roi de la route», la formule du Daily Express, en faisant la part belle aux protestations d’honnêteté du coureur de l’équipe Sky.
Du Sun («Je ne suis pas un tricheur : la réplique victorieuse de Froome») au Mirror («Je suis un homme d’honneur») en passant par le Telegraph («Croyez en moi»), les titres ont insisté sur le propos de l’Anglais qui a clamé sur le podium des Champs-Élysées : «Je ne bafouerai jamais le maillot jaune.»
En France, le parcours de Froome n’a pas convaincu tous les observateurs. Le Monde relatait samedi les confidences d’un expert de l’antidopage, sous le couvert de l’anonymat : «Les moteurs ne sont pas là où ils (les techniciens de l’UCI) cherchent. Ce ne sont plus des batteries mais des systèmes avec des aimants qui se rechargent avec l’énergie de la roue.»
Dans L’Équipe d’hier, Philippe Brunel relève que Froome «aura gagné le Tour en six kilomètres à La Pierre-Saint-Martin, dans l’élan d’une offensive dévastatrice, fatale à Nairo Quintana». «Plus jamais, par la suite, on ne le reverra à ce niveau, si ce n’est en souffrance dans l’Alpe d’Huez, dans la défroque d’un pénitent. Comme s’il y avait deux Froome», s’étonne l’auteur de l’article intitulé «Point de vue : exégèse d’un malaise».
Le journaliste du quotidien sportif, qui a enquêté sur les vélos truqués, rappelle la superficialité des contrôles menés sur le Giro par l’Union cycliste internationale (UCI), évoque la présence en marge du Tour du concepteur de ces vélos, des roues aimantées qui font gagner quelques watts supplémentaires.
«On finit par douter de tout»
«Dans ce contexte, on finit par douter de tout, de Geraint Thomas (le lieutenant de Froome), transmué en grimpeur à 29 ans – tout comme Bradley Wiggins –, au point de rivaliser dans les cols avec Vincenzo Nibali», remarque-t-il avant de s’étonner de la présence d’Olivier Cookson, fils du président de l’UCI, dans le staff technique de l’équipe Sky.
Interrogée à la fin de la semaine dernière, l’UCI a affirmé avoir surveillé «toutes les roues arrières» des vélos contrôlés. Ces opérations, qui dépendent du manager technique Mark Barfield, consistent à retirer les roues du vélo et à les inspecter visuellement «de façon à identifier toute possible modification de la structure». «Le poids des roues ensuite contrôlé pourrait indiquer la présence de pièces additionnelles. Nous vérifions enfin les roulements pour nous assurer qu’il n’y a pas de résistance révélant la présence d’éléments prohibés», a assuré l’UCI.
La fédération internationale a répondu également sur Dimitris Katsanis, au cœur du projet technique de British Cycling (la fédération britannique dont Brailsford a été un homme clé) avant d’être installé en 2013 au poste de consultant matériel de l’UCI : «Il ne travaille plus pour le compte de l’UCI.»
LQ