Dans cinq mois, il ne sera plus président de la République, mais François Hollande entend exister jusqu’au bout de son mandat, s’érigeant en protecteur des « plus fragiles » et bataillant notamment contre la droite et son champion François Fillon.
A peine 48 heures après son renoncement surprise et inédit sous la Ve République à briguer un second mandat, le chef de l’État français sortant a saisi la première occasion, un déplacement aux Émirats arabes unis, pour délivrer un message à ceux qui en douteraient : non, sa fin de mandat ne sera pas une fin de règne ni une lente agonie.
« Mon action comme président de la République est d’abord une action de protection » des « plus fragiles » et des « populations civiles menacées par les guerres ou le terrorisme », a-t-il ainsi lancé lors de la visite du futur musée du Louvre d’Abou Dhabi.
« Telle est la tâche qui est la mienne jusqu’au mois de mai prochain », a martelé le locataire de l’Élysée.
Première salve contre Fillon
François Hollande entend encore inscrire son mandat dans le temps, laisser une trace. Le président entend aussi mettre son grain de sel dans la campagne présidentielle. La première salve ne s’est guère faite attendre.
« Quand il n’y a plus de fonctionnaires, il n’y a plus d’État, quand il n’y a plus d’État, il n’y a plus de France. Il faut aussi en prendre conscience si l’on veut savoir vers quoi on veut aller ensemble », a-t-il averti.
En ligne de mire : François Fillon et sa promesse de supprimer 500 000 emplois publics s’il est élu en 2017.
Sans intervenir dans le débat de la primaire organisée par le PS, croyait savoir un proche, le président compte intervenir « quand il considèrera que ce qui est proposé par la droite et l’extrême droite remet en cause la République sociale ».
Le Quotidien/AFP