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François Fillon visé par de nouvelles révélations


François Fillon visite une exploitation viticole à Nîmes le 2 mars 2017. (Photo : AFP)

Distancé par Marine Le Pen et Emmanuel Macron, François Fillon doit faire face, à la veille de sa convocation par les juges, à de nouvelles révélations sur ses enfants, qui lui ont rétrocédé une large part de leurs salaires d’assistants parlementaires.

Le feuilleton continue. Dans son édition de mardi, Le Parisien relate «les dernières découvertes des enquêteurs» : les deux enfants de François Fillon, qu’il a employés comme assistants parlementaires de 2005 à 2007 lorsqu’il était sénateur, ont rétrocédé une partie de leurs salaires. Ainsi, sur les 46.000 euros net touchés par sa fille Marie, d’octobre 2005 à décembre 2006, environ 33.000 seraient repartis sur le compte joint des parents. L’avocat de Marie Fillon, Me Kiril Bougartchev, a confirmé ces chiffres, indiquant que la fille du candidat de la droite à la présidentielle avait souhaité «payer son mariage, mi-2006» et que pour cela «elle a remboursé ses parents» qui avaient avancé les sommes.

«Elle fait ce qu’elle veut de l’argent qu’elle gagne ! Si elle veut rembourser ses parents, c’est son choix. Elle l’a dit spontanément aux enquêteurs» qui l’ont entendue le 9 février, a-t-il affirmé. Selon lui, le couple Fillon a pu retrouver, «dix ans après», 14 factures de ce mariage pour une somme de 44 000 euros. Ces nouveaux détails fragilisent encore François Fillon à la veille de sa convocation chez les juges d’instruction saisis de ce dossier d’emplois présumés de son épouse et de deux de des enfants. Le député de Paris, qui a présenté une nouvelle fois lundi son programme, a d’ores et déjà prévenu qu’il maintiendrait sa candidature même en cas de mise en examen.

«Chasse à l’homme»

François Fillon est la «victime» d’un «système mis en place depuis des années au Parlement et qui consiste à rémunérer ou à accorder des compléments de rémunération aux parlementaires à travers le système des collaborateurs», expliquait le 6 mars sur Europe 1 Patrick Stefanini, après avoir démissionné de son poste de directeur de campagne. Cet épisode surgit également après l’affaire des «costumes de luxe». Le JDD affirme qu’un mécène a signé le 20 février, soit près d’un mois après les premières révélations du Canard Enchaîné, un chèque de 13 000 euros pour deux costumes achetés chez Arnys, un tailleur parisien.

«J’ai parfaitement le droit de me faire offrir un costume par un ami», a-t-il rétorqué, assurant aussi que «tout ça n’a rien à voir» avec la politique. Le déontologue de l’Assemblée, Ferdinand Mélin-Soucramanien, a indiqué lundi s’être saisi de la question pour rechercher s’il y a eu un manquement ou pas au code de déontologie des députés. «Je pense qu’il serait normal qu’il donne (l’identité du mécène) au déontologue puisqu’il est là pour ça», a estimé mardi le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde, allié de François Fillon. Selon le JDD s’ajoutent à cette facture près de 35 500 euros «réglés en liquide» pour de précédents achats de M. Fillon chez ce tailleur, pour près de 48.500 euros au total depuis 2012, ce que dément l’ancien Premier ministre.

Alors que François Fillon dénonce «une chasse à l’homme», ses adversaires l’attaquent sur son rapport à l’argent. «C’est très éloigné de l’image austère qu’il voulait donner de lui. En cela, il a en partie trompé les électeurs qui avaient été attirés, séduits, par cette image austère», a ainsi jugé la présidente du Front national, Marine Le Pen, également aux prises avec la justice. Le candidat des Républicains (LR), qui intervient mardi devant la Fédération nationale des chasseurs, pourrait être interrogé pendant plusieurs heures mercredi par les juges Serge Tournaire, Aude Buresi et Stéphanie Tacheau. Son épouse sera à son tour entendue le 28 mars.

Le Quotidien/AFP