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François Borgniet, de Canach à la Ligue 2 ?


(photo archives LQ)

L’ancien petit milieu de terrain de Canach, relégué en PH la saison passée, n’est plus très loin d’accéder à la Ligue 2 et au monde pro avec Marseille Consolat.

Il a bien fait de ne pas écouter Patrick Maurer, qui voulait qu’il reste au terme de sa première année au Luxembourg et malgré la relégation de Canach. En partant pour le sud de la France, où l’attendait un contrat fédéral offert par un autre coach (Nicolas Usaï) qui le connaissait de longue date, après un test à Istres, François Borgniet s’est offert un rêve éveillé. Ou comment passer des campagnes de l’arrière-pays mosellan aux portes du monde pro français.

Pour synthétiser, le milieu de terrain français François Borgniet pourrait passer, en moins de douze mois, d’une relégation au deuxième échelon grand-ducal à une montée au deuxième échelon français. De la PH à la Ligue 2, sacré grand écart qui ressemble à un rêve éveillé. « Déjà, en général, c’est plutôt l’inverse qu’on fait, sourit le natif de Charleville-Mézières. On vient d’un bon niveau en France vers le Luxembourg. Pas le contraire. Moi, je ne m’y attendais pas. »

À vrai dire, sûrement personne à Canach ne s’attendait à ce que neuf mois après la fin du dernier championnat, un de ses chauffeurs de bus se retrouve aux portes du professionnalisme au sein d’une équipe qui n’avait pas elle-même ce genre d’ambition au départ du championnat de National. Châteauroux l’avait (et l’a toujours), comme Strasbourg d’ailleurs. Et ce soir, contre les Berrichons, Consolat aura l’occasion de conserver la tête et de mettre neuf points entre lui et l’actuel 4 e . Cela commencerait alors à sentir très bon, à onze journées de la fin…

Petite visite dans le nouveau monde de François Borgniet, non loin de la Méditerranée et du stade Vélodrome. Et avec de très belles choses à écrire ces prochaines semaines.

Julien Mollereau

« J’ai tellement envie de passer sur beIn »

Le Quotidien : La Ligue 2, vous commencez à en rêver?

François Borgniet  : Personne ne nous attendait là, pas même nous. Beaucoup de gens disent que c’est un miracle, c’est plutôt une grosse surprise. C’est un rêve d’enfant de passer pro. J’ai tellement envie de passer sur beIn (NDLR  : chaîne qatarienne qui a acquis les droits de diffusion du foot français). Côtoyer des clubs comme Lens, ça doit être beau à vivre. Quand on voit l’ambiance qu’il y a dans leur stade…

Le côté physique, pour vous qui avez un tout petit gabarit, ne vous fait-il pas peur?

On a fait quelques amicaux contre des équipes de Ligue 2 comme Nîmes et Arles et ça s’est bien passé. Oui, je suis petit, mais je n’ai pas peur des duels. Et d’ailleurs, je pense qu’il y en a moins qu’en National.

Si vous montez, le club vous offrira-t-il d’office un contrat pro?

Pour le moment, je dispose d’un contrat fédéral. Après, si on monte, le club prendra le statut pro et il leur faudra certains joueurs sous contrat pro. Est-ce que j’en ferai partie? Ça, je ne sais pas et je ne m’en préoccupe pas.

Le joueur de champ le plus utilisé du leader de National n’a pas encore reçu d’offre de la part d’autres clubs?

Non, c’est un peu tôt. De toute façon, mon idéal, c’est monter avec Consolat et surtout qu’on ait le droit de le faire administrativement. Ce serait rageant d’obtenir la montée sur le terrain et qu’on nous empêche de le faire pour des critères financiers.

Dans quel stade évolueriez-vous si vous montiez? Le vôtre est petit (2  000 places non couvertes et sans sièges) et vétuste et il est inenvisageable d’y jouer à ce niveau.

Je ne pense pas que cela passerait. Il faudrait changer. Il y a des pistes qu’on peut imaginer comme Istres ou Martigues. Je pense que nos dirigeants commencent sérieusement à s’activer en coulisses. J’ai vu sur les réseaux sociaux que certains nous envoyaient au Vélodrome. On en a aussi parlé dans les journaux, mais ça me paraît impossible que Marseille Consolat puisse louer un stade comme ça.