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France : vibrant hommage rendu aux victimes du terrorisme


Des proches de victimes et rescapés ont livré de déchirants témoignages lors de cette cérémonie, organisée en présence du président François Hollande et de responsables politiques de tous bords. (Photo AFP)

« Ces barbares n’ont ni loi ni foi, ni religion » : une jeune musulmane ayant perdu des proches dans un attentat en France a appelé avec émotion lundi à Paris à refuser « l’amalgame » entre islam et terrorisme, lors d’un poignant hommage aux victimes d’attaques jihadistes.

Comme elle, des proches de victimes et rescapés ont livré de déchirants témoignages lors de cette cérémonie, organisée en présence du président François Hollande et de responsables politiques de tous bords, pour les morts des attentats, dans le pays ou à l’étranger, depuis un an.

« Ce 14 juillet 2016, jour de fête nationale, nos vies ont été bouleversées à jamais », a souligné Yasmine Bouzergan Marzouk, 21 ans, s’exprimant au nom de trois membres de sa famille tués dans l’attentat de Nice. « Ces criminels se sont attaqués à un symbole républicain mais plus particulièrement à des enfants qui représentent l’avenir de la France », a-t-elle rappelé, gorge serrée, en évoquant la mémoire d’un des siens, Mehdi, 13 ans. « Nous sommes une famille de confession musulmane et il ne faut surtout pas faire l’amalgame car ces barbares n’ont ni foi, ni foi, ni religion », a-t-elle lancé.

« Victimes innocentes de toutes les violences terroristes, vous êtes mes frères et mes sœurs, et je veux que mon pays vous affirme lui aussi sa fraternité », a renchéri Georges Salines, président de l’association des familles de victimes des attentats de Paris du 13 novembre. « La République française ne vaincra pas le terrorisme en trahissant ses valeurs qui sont puissantes, plus fortes que celles des terroristes », a insisté l’homme, qui a perdu sa fille Lola.

Nouvelle ère du terrorisme

Visage grave, le président Hollande a écouté les noms de 230 victimes tuées par des terroristes depuis septembre 2015, en France comme à l’étranger, égrenés un à un dans un silence absolu, avant d’annoncer une réforme du système d’indemnisation des victimes. Les ressources du Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme « seront revues » et l’État « s’en portera garant dans la durée », a-t-il assuré, soulignant que « le terrorisme avait changé de dimension » depuis la création de ce fonds il y a 30 ans.

Alors que la lutte antiterroriste s’annonce en France comme un des thèmes incontournables de l’élection présidentielle de 2017, la classe politique sait qu’elle ne peut ignorer les attentes des victimes, tant en matière d’indemnisation que sur le travail de mémoire. Depuis l’an dernier, la France a basculé dans une nouvelle ère. Et la menace reste maximale en France, selon les autorités, comme en témoigne la série d’arrestations menées ces derniers jours en lien avec des projets d’attaques jihadistes.

Le Quotidien/AFP