Un couple de gens du voyage sédentarisés près de Descartes (Indre-et-Loire), soupçonné d’avoir réduit en esclavage un SDF pendant cinq ans, a été mis en examen pour traite d’êtres humains, a indiqué lundi le procureur de la République de Tours.
La victime présumée, un homme âgé de 59 ans, «est en pleine décompensation après ce qui lui est arrivé et est toujours hospitalisé en psychiatrie», a indiqué le procureur, Jean-Luc Beck. Ce n’est que la semaine dernière que le quinquagénaire a porté plainte. Selon ses déclarations et les premiers éléments de l’enquête détaillés sur la page Facebook de la gendarmerie d’Indre-et-Loire, il était passé complètement sous la coupe de ses soi-disant «bienfaiteurs».
Il vivait ainsi «au son de la cloche» que le couple et ses cinq enfants faisaient sonner lorsqu’ils avaient besoin de lui: levé avant les membres de la famille pour répondre à toute sollicitation, il faisait le ménage, tondait la pelouse, s’occupait des animaux, bricolait…, ont détaillé les gendarmes. En outre, il était dépossédé de ses papiers par le couple qui faisait virer son RSA sur leur compte bancaire et l’accompagnait au Resto du Cœur pour s’approprier les denrées auxquelles il avait droit.
En contrepartie, l’homme était nourri «avec les restes des repas de la famille», dormait «au fond du jardin, sur des coussins empilés, dans une remorque de camion», selon la gendarmerie. Le couple nie les faits, assurant avoir voulu «rendre service» en recueillant le SDF en 2012, a indiqué le procureur. Placés sous contrôle judiciaire jeudi dernier après leur mise en examen, l’homme et la femme encourent une peine de sept ans de prison et 150 000 euros d’amende, a précisé le magistrat.
Le Quotidien/AFP