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France : un ex-policier acquis aux thèses jihadistes écroué


Il a notamment été reconnu coupable d'avoir partagé l'idéologie de l'EI entre 2014 et 2016 avec son frère radicalisé. (illustration AFP)

Un ancien gardien de la paix de 47 ans a été condamné lundi à Paris à six ans d’emprisonnement et incarcéré, reconnu coupable notamment d’avoir adhéré à la cause jihadiste entre 2014 et 2016 et d’avoir cherché des noms de personnes radicalisées dans des fichiers de police.

Le tribunal correctionnel, qui a reconnu Mamadou N’Diaye coupable d’association de malfaiteurs à visée terroriste et d’escroquerie, a assorti ces six ans d’une période de sûreté de moitié.

Il a notamment été reconnu coupable d’avoir partagé l’idéologie de l’EI entre 2014 et 2016 avec son frère radicalisé, en regardant des vidéos et suivant des profils de jihadistes sur les réseaux sociaux, cautionné l’attentat contre un couple de policiers à Magnanville en 2016, activé avec ce frère un compte Twitter pour un jihadiste français en Syrie, et consulté dans des fichiers de police les fiches de personnes poursuivies pour terrorisme.

Cet ancien gardien de la paix au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), depuis révoqué, avait été interpellé en juin 2017 dans son commissariat et placé sous contrôle judiciaire. Devenu chauffeur VTC, il avait comparu libre au cours du procès qui s’était tenu sur trois demi-journées fin juin.

Comportement jugé « inquiétant »

La présidente a estimé qu’il avait porté « une atteinte grave » au travail de la police et à la « confiance » des Français envers les forces de l’ordre.

Ce policier aux bons états de service affecté à la brigade des accidents et délits routiers était notamment intervenu sur les lieux du meurtre d’Aurélie Châtelain, tuée à Villejuif en 2015 sur fond de projet d’attentat avorté, et s’était même porté volontaire en cas de besoin après les attentats parisiens du 13 novembre 2015, un « comportement pouvant être considéré comme inquiétant », selon le tribunal.

Son avocat a fustigé une justice rendue « pour l’exemple » et annoncé qu’il allait faire appel et demander sa libération. Mamadou N’Diaye, qui était jusqu’alors sous contrôle judiciaire, « a pu s’amender, a pu changer », a-t-il souligné. « C’est une catastrophe pour lui et pour la société ».

LQ/AFP